Suite à la mort du journaliste italien en Irak, j’ai transmis au PM italien mes condoléances. Nous avons toujours dit que la guerre en Irak opposait les forces du mal au peuple irakien et aux nations civilisées. C’est une guerre rude dans laquelle on ne peut pas se contenter de demi-mesure. La France ne sera pas épargnée, pas plus que l’Italie, l’Espagne ou l’Égypte. Les nations doivent s’unir pour combattre le terrorisme et aujourd’hui, c’est l’Irak qui est le théâtre majeur des opération contre le terrorisme. Ce qui arrive à la France ainsi qu’à ceux qui se sont opposés à la « guerre au terrorisme » aujourd’hui démontre que personne ne sera épargné et que le terrorisme ne connaîtra aucune limite. Les terroristes ne cherchent pas à savoir si vous êtes ou non un avocat de la paix, leur but est de semer la confusion et de détruire la civilisation.
Les Français, ainsi que tous les pays démocratiques, ne peuvent pas se contenter d’adopter une position passive car les nations qui se battent en Irak ne se battent pas seulement pour protéger les Irakiens, elles se battent aussi pour protéger leur propre pays. Les gouvernements qui choisissent de rester sur la défensive seront les prochaines cibles, les attentats se produiront à Paris, à Nice, à Cannes ou à San Francisco. Le terrorisme doit être combattu comme l’Europe a combattu Hitler. Les États-Unis ont subi de lourdes pertes pour vaincre Hitler et c’est ainsi qu’ils agissent aujourd’hui. Laissez-moi vous dire que les Français, malgré tout le bruit qu’ils font - « Nous ne voulons pas la guerre ! » -, auront bientôt à combattre les terroristes.
Je ne voulais pas attaquer le mausolée de l’imam Ali comme les milices voulaient nous y contraindre, mais en même temps je ne veux pas de milices. J’ai donc donné une chance à la paix en fixant un ultimatum de 24 heures, nos forces étaient prêtes à l’assaut. Les miliciens doivent accepter l’amnistie et reprendre leur vie de citoyens ordinaires où être pourchassés, il n’y a pas de voie intermédiaire. Si les mouvements de résistants veulent le pouvoir, ils devront gagner les élections et s’ils veulent le départ des forces multinationales, ils doivent le demander aux Nations Unies après avoir gagné les élections.
Si la violence a pris une telle ampleur en Irak aujourd’hui, c’est parce que 30 000 criminels ont été libérés par Saddam juste avant la guerre auquel il faut ajouter des gens déçus par le manque de travail, des partisans de l’ancien régime qui savent qu’ils devront rendre des compte s’ils sont attrapés par la justice, des combattants étrangers et des combattants salafistes qui mènent une croisade contre le christianisme Ce n’est pas une résistance, car ces gens n’ont pas de programme, aucune idée politique. Les Américains ont commis beaucoup d’erreurs ici, pendant et après la guerre, mais ce n’est pas une raison pour tuer car le processus politique est en cours. Dans six mois, s’ils le veulent, Allaoui, c’est fini ! C’est ça la démocratie. Ils voteront pour Moqtada Al-Sadr, Ben Laden ou qui ils veulent. Je ne sais pas si je serai encore vivant au moment des élections car tous les jours je reçois des menaces, mais le gouvernement fait tout pour qu’elles aient lieu.
« La France ne sera pas épargnée. Il y aura des attentats à Paris, à Nice, à Cannes... », par Ayad Allawi, Le Monde, 31 août 2004. Ce texte est adapté d’une interview selon le journal. Il s’agit plus sûrement d’une discussion à bâton rompu avec plusieurs correspondants de presse, mise en forme par le quotidien français.
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