En octobre 2001, une équipe top-secrète a été envoyée à New York pour chercher une bombe nucléaire qui aurait pu être placée là par Al Qaïda. Selon un agent de la CIA, Al Qaïda avait acquis une arme nucléaire produite en URSS et l’avait caché dans la ville. Sous le couvert du secret, même Rudolph Giuliani n’était pas au courant, la Nuclear Emergency Search Team (NEST) commença la chasse à la bombe. NEST était une équipe composée d’experts sous couverture. Alors que l’équipe NEST travaillait à New York, Dick Cheney fut envoyé dans un site secret car George W. Bush craignait qu’Al Qaïda ait également caché une bombe dans la capitale.
La bombe supposée être à New York ne fut jamais retrouvée, mais la menace était crédible et elle est encore plus forte aujourd’hui. Ben Laden a présenté la possession d’une bombe nucléaire comme un « devoir religieux » et, bien que New York soit la cible la plus probable, Al Qaïda est capable, et désireuse, de mener des attaques contre d’autres villes. Où Al Qaïda pourrait-elle acquérir une bombe nucléaire ? La Russie est la source la plus probable car c’est ce pays qui a le plus de bombes nucléaires en comparaison avec sa vulnérabilité. Le Pakistan arrive en deuxième position. Pervez Musharraf m’a assuré que son pays ne représentait aucun danger, mais il a été prouvé que le père de la bombe pakistanaise avait alimenté un réseau de marché noir. On peut aussi penser à la Corée du Nord.
Toutefois, contrairement au terrorisme bactériologique, le terrorisme nucléaire peut être évité en organisant un programme mondial de sécurisation des installations existantes et en interdisant la constitution de nouvelles capacités d’enrichissement de l’uranium et du plutonium. Il faut également interdire l’émergence de nouvelles nations nucléaires.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« Preventable Nightmare », par Graham Allison, Los Angeles Times, 19 septembre 2004.