Après la débâcle de Floride, il y a quatre ans, on avait demandé à l’ancien président Gerald Ford et à moi de diriger une commission chargée d’émettre des recommandations sur les modifications à apporter au processus électoral états-unien. Nos conclusions avaient été reprises dans l’Help America Vote Act de 2002, mais beaucoup de mesures exigées par ce texte ne sont pas appliquées faute de financement. Les problèmes rencontrés en 2000 semblent donc devoir se reproduire.
Le Carter Center a surveillé plus de 50 élections de par le monde dans des régions troublées. À chaque fois, nous avons été interrogés sur les élections en Floride. Il s’avère que le Carter Center n’a pas les moyens de contrôler les élections en Floride et que les exigences internationales pour une élection juste ne sont pas rassemblées en Floride. Les plus importantes d’entre elles sont :
 Une commission électorale non-partisane responsable de l’organisation du scrutin. En Floride, cette instance est partisane et viole les besoins élémentaires d’autorités non-biaisées et reconnues.
 L’uniformité dans les procédures de vote pour que tous puissent voter dans les mêmes conditions. Ce n’était pas le cas en 2000.
En Floride aujourd’hui, le vote est contrôlé par Glenda Hood, qui soutient la campagne de George W. Bush et Dick Cheney et les listes électorales sont expurgées des électeurs noirs. Ce n’est pas ce que les États-Unis, qui se targuent d’être un exemple de démocratie, doivent montrer au monde.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.
The Guardian (Royaume-Uni)

« Still Seeking a Fair Florida Vote », par Jimmy Carter, Washington Post, 27 septembre 2004.
« Florida will not play fair », The Guardian, 28 septembre 2004.