Le document le plus dangereux de notre temps est intitulé « Stratégie de sécurité nationale des États-Unis » et il date de septembre 2002. Son application a coûté de nombreuses vies. Colin Powell a affirmé que les États-Unis avaient un droit souverain à utiliser la force pour se défendre contre les pays possédant des armes de destruction massive ou ayant des liens avec les terroristes. En affichant ces motifs pour attaquer l’Irak, le secrétaire d’État occulte la vraie raison de l’invasion de l’Irak : établir des bases au centre de la plus grande réserve énergétique du monde.
La doctrine Bush permet de frapper tous ceux qui ont l’intention ou la capacité de construire des armes de destruction massive, c’est-à-dire potentiellement tous les pays au monde. En septembre 2003, Bush a assuré que le monde était plus sûr après la guerre contre l’Irak alors que celle-ci a encouragé le terrorisme et a fait de ce pays un refuge pour les terroristes pour la première fois. Si on veut vraiment combattre le terrorisme, il faut s’attaquer aux terroristes, mais aussi aux causes politiques qui motivent leurs actions. Au contraire, les actions violentes de l’administration Bush peuvent avoir des conséquences catastrophiques. Déjà depuis l’arrivée de Bush au pouvoir, la Russie de Vladimir Poutine a triplé ses dépenses militaires et la Chine développe son armée. L’Iran et la Corée du Nord développent une capacité nucléaire. Pourtant, les États-Unis ont voté à l’ONU contre le traité d’interdiction des essais nucléaires.
Aujourd’hui, le prétexte initial de l’invasion de l’Irak a disparu et on ne parle plus de la doctrine Bush. Désormais, ce qui est mis en avant c’est la « vision » d’un Irak démocratique. Il n’y a pas plus de raisons de croire en cela que dans les prétextes précédents.
« Efectos de la doctrina Bush », par Noam Chomsky, El Periodico, 4 octobre 2004.
« La mayor habilidad de Bush fue hacer de una mentira, verdad », Clarin, 28 octobre 2004.
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