Aujourd’hui, le débat à Washington n’est plus de savoir comment l’Irak peut influencer l’Iran, mais de comprendre comment empêcher l’Iran d’influencer l’Irak. Avant la guerre, on pensait que l’émergence d’une démocratie en Irak pourrait servir de modèle à l’Iran et permettre un renversement des dirigeants religieux. Compte tenu de l’encerclement de l’Iran suite à la chute des Talibans et de l’opposition croissante de la population au régime, cette hypothèse n’était pas farfelue, mais il aurait fallu pour cela que l’Irak soit stable.
Le chaos n’a fait que renforcer le régime iranien et surtout les conservateurs. Les autorités iraniennes ont des sentiments contradictoires vis-à-vis de ce qui se passe en Irak. Ils craignent qu’une guerre civile en Irak ne déstabilise leur pays, mais ils savent que le chaos les sert. Aussi, ils ont mis en place une politique de gestion du chaos qui consiste à désorganiser le pays sans permettre à l’insurrection de se généraliser. La politique iranienne mise également sur la multiplicité des contacts en Irak afin d’assurer son hégémonie sur la région. L’Iran revient ironiquement à la politique de Reza Pahlavi. C’est la marque d’un régime renforcé.
C’est pourquoi, Washington doit abandonner ses rêves de changement de régime et engager une politique plus cohérente vis-à-vis de l’Iran.
International Herald Tribune (France)
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« Iraq chaos has only emboldened Iran », par Gareth Evans et Karim Sadjadpour, International Herald Tribune, 13 octobre 2004.
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