Quand nous avons été nommés président et vice-président de la Commission d’enquête sur le 11 septembre, nous avons dû faire face à deux problèmes majeurs : l’ampleur de la tâche à accomplir et le poison des tensions bipartisanes. En un sens, c’est ce second problème qui a été le plus préoccupant car nous savions, après les difficultés rencontrées lors de la création de la commission, qu’il faudrait parvenir à des conclusions faisant l’unanimité.
Durant nos auditions, les membres des deux partis ont mené des attaques et des contre-attaques contre George W. Bush ou Bill Clinton et notre travail a eu lieu durant des controverses comme celle entourant la publication des mémoires de Richard Clarke ou celles des primaires. Nous avons géré cette situation en rejetant les conseils de ceux qui nous demandaient d’affronter la Maison-Blanche ou de ceux qui nous disaient de mener une enquête calme derrière des portes closes. Nous avons cherché à avoir une approche équilibrée et nos rapports avec la Maison-Blanche ont mêlé la négociation et la coopération, ce qui nous a permis d’accéder à un grand nombre d’informations.
Au sein de la commission, nous avons tenté de développer nos liens entre membres pour éviter les oppositions partisanes. Souvent nous sommes aller dîner les uns et chez les autres. Nous avons réussi à briser ainsi les divisions partisanes. Nous avons décidés, en tant que président et vice-président de la commission, d’apparaître à la télévision toujours ensemble et nous avons encouragé les autres membres de la Commission à apparaître par paire bipartisanes. Nous avons décidé également de nous concentrer sur les seuls faits avant de trancher dans de longues délibérations sur ce que nous mettions dans notre rapport. Dans notre travail, nous avons été inspirés par la façon dont le 11 septembre a transformé la nation et par les familles de victimes. Nous ne nous sommes pas laissés aspirer par les querelles politiciennes et elles se sont effacées devant notre résolution à combattre le terrorisme islamiste.
« How the D’s and R’s faded in 9/11 commissioners’ task », par Thomas H. Kean et Lee H. Hamilton, Christian Science Monitor, 15 octobre 2004.
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