Les ministres des finances et les dirigeants des Banques centrales sont payés pour être prudents. Même au cœur du FMI, on voit souvent les ministres lire leurs notes et ne rien dire de dix façon différentes. Ce n’est pas la méthode de Nicolas Sarkozy, le ministre des Finances français et candidat déclaré à la succession de Jacques Chirac en 2007. Il a récemment traité de questions monétaires de façon directe, ce qui a choqué certains et impressionnés d’autres. En visitant Washington et New York ce mois-ci, Sarkozy a démontré ses qualités. Son accession cette année en tête des sondages est une importante indication sur les changements observables dans les grands partis politiques d’Europe.
Le message de Sarkozy est que les politiciens du vieux continent ne peuvent traiter des relations avec leurs voisins musulmans et leurs minorités musulmanes avec des platitudes. La nature de l’islam en Europe est également devenue un sujet important en Allemagne. Ce débat a été relancé à l’occasion de l’ouverture des négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, une négociation que beaucoup d’Européens considèrent être une exigence des États-Unis. Les États-Unis doivent cesser ces demandes et en échange l’Union européenne doit s’impliquer davantage dans la guerre au terrorisme.
Nicolas Sarkozy peut avoir un rôle important dans l’amélioration des relations transatlantiques sur la sécurité globale, lui qui a œuvré, en tant que ministre de l’Intérieur pour construire un islam de France et pour combattre les militants islamiques.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« Straight Talk — in French », par Jim Hoagland, Washington Post, 15 octobre 2004.