Quand les États-Unis vont-ils faire quelque chose à propos du programme nucléaire iranien ? Alors que Téhéran ne cesse d’être plus près de posséder l’arme atomique, Washington n’a pas offert de nouvelles concessions ou menacé de nouvelles sanctions. Lors de la conférence de Charm-El-Cheikh, Colin Powell et Kamal Kharrazi ont dîné ensemble sans que le secrétaire d’État n’ait même évoqué la question nucléaire. La politique états-unienne consiste à rappeler la menace et à demander aux autres de faire quelque chose à ce propos.
Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont fait une proposition à l’Iran, les États-Unis n’ont rien fait. Washington n’est pas prêt à négocier sur les limites du programme nucléaire iranien et il ne peut pas menacer de sanction économiques car elles existent déjà. Alors que les États-Unis ont négocié avec la Libye et la Corée du Nord dans un cadre multilatéral, ils ont adopté une approche unilatérale pour l’Iran. Les responsables états-uniens affirment qu’avec l’Union européenne ils jouent au jeu du « méchant flic, gentil flic », mais si l’Europe offre effectivement une carotte, les États-Unis ne brandissent pas de bâton : ils ne peuvent pas envahir l’Iran faute de troupe et des frappes sur les sites connus ne feraient qu’accroître l’activité des sites clandestins.
En outre, l’agressivité contre l’Iran est contre-productive car ce pays peut nous aider à stabiliser l’Afghanistan et l’Irak. Il a déjà une action bénéfique en Afghanistan, mais son attitude est plus ambiguë en Irak. Si nous avions négocier avec l’Iran, cela n’aurait pas fait empirer les choses et c’est désormais ce que nous devons faire.

Source
International Herald Tribune (France)
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« In Iran, the U.S. can’t stay on the sidelines », par James Dobbins, International Herald Tribune, 2 décembre 2004.