« Derrière les lignes ennemies »

Parisien devenu récemment New-yorkais, je n’ai pas rencontré d’hostilité personnellement du fait de ma nationalité, mais je suis stupéfait par le niveau des attaques contre mon pays dans les médias. Les sites internet anti-français ne se comptent plus.
Il est vrai que le gros de la campagne anti-française est derrière nous, mais elle a laissé la place à une orientation anti-française plus insidieuse. John Kerry a ainsi caché au maximum ses origines françaises durant la campagne, ses conseillers lui ont demandé de ne pas parler Français et même les libéraux de la côte Est ne parlent plus Français ou ne boivent plus de bordeaux. Dans les spectacles comiques, la couardise et l’ingratitude sont venus s’ajouter au stéréotype de l’arrogance française. Ici, dans le pays du politiquement correct, où chaque remarque sur les origines ethniques ou religieuses est condamnée, les attaques contre les Français ne choquent pas… elles semblent même être devenues une part du politiquement correct.
Dans la guerre d’Irak, la France a joué le rôle de Cassandre et elle subit aujourd’hui la colère d’Agamemnon. La France n’a jamais connu d’émigration massive vers les États-Unis et elle n’a donc pas de communauté pour la défendre ici.
Je suis choqué qu’en France les médias ignorent le rôle de la France dans le scandale « pétrole contre nourriture », mais condamner cette attitude ne fait pas de moi quelqu’un d’anti-français. De toute façon, condamner une nation dans son ensemble est une attitude qui m’est étrangère. On peut s’opposer à une politique sans s’opposer à une nation.