La plus grande surprise dans l’annonce par la Maison-Blanche de l’arrêt des recherches d’armes de destruction massive en Irak est que quelqu’un était encore en train de les chercher, alors que le reste de la planète sait depuis plus d’un an qu’il n’y avait aucune arme à trouver. Quoi qu’il en soit, on ne peut pas laisser l’administration Bush écrire le dernier acte de l’histoire des armes de destruction massive irakiennes sans se souvenir que Downing Street avait également affirmé que l’Irak représentait une " menace sérieuse ". Une recherche d’armes menée par plus de 1 000 personnes et qui a coûté un milliards de dollars n’a permis de découvrir aucune arme, ni même de programme d’armement, une découverte que Tony Blair avait pourtant promis.
Le fait que Washington ait fait cette annonce sans avoir consulté les Britanniques est également révélateur. Peut-être que ce dernier coup de canif va enfin faire comprendre à Tony Blair qu’il na rien à gagner à rester loyal à l’administration Bush. En fait, si les recherches s’arrêtent, c’est en raison de la détérioration de la situation en Irak et du risque pour les inspecteurs. Aujourd’hui, dans les villes, les policiers mettent des masques pour ne pas être reconnus, pas les insurgés. Cette situation ne doit pas pour autant entraîner un report des élections car cela rendrait les chiites furieux. Je suis cependant stupéfait d’entendre Tony Blair déclarer que les élections vont améliorer la situation, car les sunnites n’accepteront pas facilement la situation et la perte de leur suprématie.
La confiance de Blair n’est en tout cas pas partagée par les autres pays de la coalition qui se préparent tous à plier bagage dans l’année. Blair a donné pour mission aux ambassadeurs dans ces pays de faire pression sur ces gouvernements pour qu’ils maintiennent leurs troupes, renforçant ainsi l’impression en Europe qu’il est le porte-parole de George W. Bush. Blair ferait mieux d’admettre que l’occupation est une part importante du problème irakien.
« Hold the elections, then get out », par Robin Cook, The Guardian, 14 janvier 2005.
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