Il y a deux ans, en plein préparatifs de l’attaque contre l’Irak, les responsables de l’administration Bush nous ont convaincu que le chemin menant à la paix au Proche-Orient passait par Bagdad. Toutefois, il y’a quelques mois, l’ancien conseiller de sécurité nationale Zbigniew Brzezinski et l’ancien général en chef des forces états-uniennes au Moyen Orient Anthony Zinni ont affirmé le contraire : la stabilité en Irak passe par une paix au Proche-Orient.
Toutefois, la secrétaire d’État états-unienne Melle Condoleezza Rice va se rendre compte grâce à sa tournée actuelle en Europe et au Moyen-Orient que le chemin de la paix et de la stabilité à Bagdad et à Jérusalem passe maintenant par Téhéran. A ce titre, si Israël décide de mener une attaque préventive contre les centres nucléaires iraniens, l’une des réactions iraniennes sera d’inciter le Hezbollah à mener des représailles contre Israël par des attaques menées depuis le sud du Liban et qui peuvent facilement toucher le cœur de la zone industrielle israélienne, la ville de Haïfa.
En l’absence de forces arabes dans la région, il existe actuellement trois acteurs principaux sur la scène du Moyen Orient : Israël, l’Iran et les États-Unis. Ainsi, les décisions les plus importantes concernant l’avenir du Moyen Orient sont prises à Téhéran, Jérusalem et Washington. Mais où se positionne l’Europe dans ce jeu ?
En fait, alors que l’Iran refuse de reprendre ses négociations avec Washington sur la question nucléaire, il a décidé de discuter avec les Européens. L’Europe a été déçue de voir Melle Rice refuser de prendre part aux discussions entre Téhéran et l’Union européenne. Or, pour les Iraniens, sans les États-Unis il ne sera pas possible de signer un accord. Les États-Uniens veulent simplement s’assurer que les Iraniens ne détiennent pas d’armes nucléaires.
Les Arabes aujourd’hui ont peur. Ils ont essayé tous les régimes possibles, du Nationalisme arabe à la modernisation à travers le Communisme, le Capitalisme et l’appartenance Islamique, mais en vain. Les États-uniens à Bagdad, les Israéliens à Jérusalem et les Iraniens à Téhéran sont devenus les seuls décideurs de l’avenir du monde arabe. Si les États-uniens ou les Israéliens essayent de détruire la capacité nucléaire iranienne, le Moyen Orient explosera. Pour éviter cela, ils devront arriver à un accord avec l’Iran, où les Chiites représentent la majorité absolue, pour pouvoir déterminer le futur de toute la région.

Source
Al Quds Al Arabi (Royaume-Uni)

« Les États-uniens à Bagdad, les Israéliens et les Iraniens déterminent le futur politique des Arabes », par Martin Walker, Alqods Alarabi,