Cette semaine, Rafic Hariri a rejoint la liste des hommes d’État moyen-orientaux qui ont osé affronté le statu quo et ont payé lourdement cette vision. Son enterrement a été l’occasion pour les Libanais d’organiser une impressionnantes manifestation et de se mobiliser pour dénoncer l’emploi des tensions internes au Liban pour justifier l’occupation syrienne. La communauté internationale doit les soutenir.
Hariri a dédié sa vie à la renaissance du Liban et sa mort doit permettre d’assurer la liberté et la démocratie dans son pays. Pour cela, ses vieux amis, Paris, Washington et Riyadh doivent travailler ensemble et priver ses assassins de leurs objectifs : réduire au silence l’opposition libanaise naissante. Hariri, pendant 25 ans, travaillait à l’édification d’un Liban, libre, indépendant et souverain, mais on se souviendra surtout de lui pour son dernier acte politique : sa démission après que la Syrie ait imposé Émile Lahoud pour trois ans supplémentaires à la tête du Liban.
Tragiquement, l’histoire récente du Liban est pleine d’assassinats non-résolus, la plupart attribués à la Syrie. Pour sauver le peu de crédibilité qu’il leur reste, Émile Lahoud et Bachar El Assad devraient accepter une enquête internationale. En attendant, George W. Bush a rappelé l’ambassadeur états-unien à Beyrouth. Jacques Chirac et Tony Blair devraient faire de même avec leurs ambassadeurs. En tant qu’anciens diplomates dans la région, nous devrions favoriser le dialogue, mais la Syrie a abusé du processus diplomatique.
La Ligue arabe peut jouer un rôle, c’est un des leurs qui a été assassiné à Beyrouth, tandis que 15 000 militaires syriens et un d’innombrables agents de renseignements syriens stationnent au Liban. Comme l’assassinat a eu lieu alors qu’il existe une résolution de l’ONU, il faut mettre en place une enquête internationale.
Après l’assassinat d’Hariri, on a vu des Libanais de toutes confessions demander un retrait des troupes syriennes. Damas utilisera le vieux tour du risque du chaos pour rester en place, mais il ne faut pas le laisser faire. La France et les États-Unis ne doivent pas abandonner leur engagement en faveur d’un Liban libre et il ne faut pas pousser la Syrie à recalculer le prix de l’occupation.
« Bush took Hariri’s death personally », par Edward S. Walker et Maggie Mitchell Salem, Daily Star, 18 février 2005.
« Syria after Hariri », Boston Globes, 18 février 2005.
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