Si l’on devait définir la Perestroïka en quelques mots, je dirais que ceux qui l’ont mise en place proposaient de refonder le pays, progressivement, par la démocratie, dans le cadre d’un projet socialiste. Ils entendaient aussi modifier les relations internationales, affronter des défis auxquels l’humanité était alors confrontée et trouver des solutions politiques. La succession de crises et de renversements actuels nous fait mesurer combien la situation reste inchangée et les problèmes irrésolus.
Certains en Russie, et même dans des médias occidentaux, voient dans la Perestroïka la cause de la désintégration de l’URSS et de la disparition de la seule alternative au modèle de démocratie libérale occidentale ; certains la qualifient de révolution, d’autres de contre-révolution. Certains lui accordent un effet de changement positif sur l’arène internationale, d’autres lui attribuent la responsabilité d’un monde unipolaire où les Etats-unis peuvent faire ce qu’ils veulent.
La Perestroïka était une révolution pacifique au sens anti-totalitaire, faite au nom de la démocratie et d’idéaux socialistes. Nous avions naturellement compris qu’après la puissante impulsion démocratique et culturelle provoquée par la Révolution d’Octobre, s’était produit une réaction que l’on a justement appelée le « Thermidor de Staline » qui installa un pouvoir totalitaire. Ceux-là même qui avaient fait cette révolution ont été victimes d’attaques sanglantes. Les enfants de la révolution ont été engloutis par le stalinisme. Nos but étaient le retour aux sources du socialisme et la libération de la société soviétique de cette oppression. En d’autres termes, il nous fallait poursuivre le modèle du « socialisme à visage humain » comme on disait alors.
« Перестройка 20 лет спустя : СССР можно было реформировать », par Mikhail Gorbatchev, Inopressa, 24 février 2005.
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