La réussite des élections en Palestine et en Irak et des élections locales en Arabie saoudite s’accompagne de manifestations à Beyrouth qui rappellent celles de Kiev. Pourtant, dans aucun de ces endroits, nous n’avons d’assurance sur la pérennité de ces démocraties. Après tout, des élections ont déjà eu lieu par le passé en Irak et elles ont été suivies par une succession de dictatures affreuses. Aujourd’hui, le Premier ministre probable en Irak, Ibrahim Jafari est un membre du gouvernement provisoire irakien nommé par les États-Unis, mais il est également proche de l’Iran et on ne sait pas dans quelle direction il va aller. Notons également que l’Iran a été une démocratie au début du XXème siècle et que le Liban l’a été pendant 30 ans avant la guerre civile.
Pourquoi la démocratie ne s’est elle jamais implantée durablement dans la région ? Il existe d’abord une tradition de corruption et d’autoritarisme issue de la domination ottomane, ensuite, il y a une tradition de relation personnelle entre dirigeants et population dans le monde arabe et enfin l’islam n’a jamais connu de réforme progressiste comme a pu le connaître le christianisme et sur laquelle une réforme démocratique peut s’appuyer.
Même si la démocratie prenait racine au Proche-Orient, rien ne dit que ces démocraties nous seraient favorables. Or, soyons honnêtes, nous ne voulons pas simplement des démocraties, nous voulons des démocraties qui nous sont favorables. Rappelons nous que quand la France a voulu exporter la démocratie après sa révolution, elle a entraîné l’Europe dans 130 ans de guerre.
« Careful What You Wish For », par Dov S. Zakheim, Los Angeles Times, 27 février 2005.
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