Je ne sais pas si je suis le premier ou l’avant dernier révolutionnaire de l’ancienne URSS ; l’expansion de la démocratie n’est pas mathématique. Les anciennes républiques soviétiques, y compris la Biélorussie, veulent la modernisation, une partie du chemin est faite, personne ne pourra échapper à la chute des derniers régimes. Les Russes font comme si la Géorgie faisait partie de leur pays, ils veulent interrompre le contrôle de la frontière par l’OSCE, ils ne veulent pas retirer leurs
bases militaires et attisent le feu du séparatisme en Abkhazie et en Ossétie du Sud. Les États-Unis et l’Europe doivent réagir, le Caucase peut s’enflammer. Vladimir Poutine doit savoir que s’il ne retire pas ses soldats, nous couperons l’alimentation en énergie de ses bases et n’accorderons plus de visa à ses soldats. Nous avons peur d’une intervention russe en Géorgie depuis que nous sommes accusés de servir de base arrière aux Boïevikis tchétchènes et que la Russie s’est déclaré prête à intervenir hors de ses frontières. Pour éviter une tragédie en Abkhazie et en Ossétie du Sud, nous proposons un degré d’autonomie jamais égalé sur la planète. Si Moscou permet à nos minorités ethniques de décider librement, nous aboutirons à un accord.
Je pense que la Moldavie va suivre l’exemple de l’Ukraine et de la Géorgie dimanche prochain ; la nomenklatura communiste au pouvoir, soutenue par Moscou, grimée en capitaliste, est en fin de vie. L’opposition démocratique est dans la rue, les gens ne peuvent plus supporter la peur, la pauvreté, la censure et la corruption, la Russie a perdu. La Géorgie, l’Ukraine, la Moldavie et la Roumanie sont des locomotives pour la région de la Mer Noire et son entrée dans l’union européenne.
Nous avons choisi les Etats-Unis et l’Europe au détriment de la Russie car ils ont soutenue la démocratie sans aucune forme de chantage, les Russes utilisent le langage de la peur dans toute l’ancienne Union Soviétique. J’avais besoin d’aide pour repartir de zéro, payer les salaires et les retraites, ils nous ont donné de l’argent pour relancer. Nous avons commencé une privatisation transparente pour renouveler les infrastructures et construire des oléoducs et gazoducs stratégiques. Pour ce qui est du Prix Nobel que l’on parle de m’attribuer, je réponds en chrétien : Après Mikhail Gorbatchev et Lech Walesa, c’est au tour du Pape ; c’est lui qui a redonné l’espoir en Europe de l’Est et qui a sauvé l’Occident.
« Революция порясает Европу. Путин больше не сможет остановить ее », par Mikhail Saakashvili, Inosmi.ru, 2 Mars 2005. Ce texte est adapté d’une interview parue dans le journal italien La Repubblica.
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