« Il n’y aura pas de guerre civile au Liban »

J’agis en ce moment au nom de l’opposition libanaise et pas en mon nom propre. Nous demandons la liberté et l’indépendance pour le Liban. Il est indispensable d’établir qui a tué Rafic Hariri et d’organiser le départ des Syriens. Ce sont nos amis, mais le temps est venu de leur dire merci et de les raccompagner. Il n’est pas question d’une modification du principe confessionnel de formation du gouvernement ; je suis Druze, par conséquent je ne peux prétendre au poste de président que doit occuper un chrétien maronite, ni au poste de chef du gouvernement qui revient aux sunnites. Les différentes communautés de l’opposition ont des objectifs communs et si le nouveau gouvernement est décidé à les suivre, alors nous le soutiendrons.
Nous accusons les services de renseignement libanais et syriens de la mort de Hariri. Ils contrôlent tout le Liban, nous sommes un pays satellite, la situation est la même que dans les républiques soviétiques du temps de l’URSS ou dans la Roumanie de Ceausescu. Nous n’avons reçu aucun soutien de l’étranger pour les protestations de masse, c’est une initiative du peuple. Le printemps politique qui a commencé après la chute du mur de Berlin vient d’atteindre le Liban, mais le parallèle fait par de nombreux journalistes avec l’Ukraine n’est pas adéquat : nous voulons l’indépendance, alors qu’à Kiev, la situation est totalement différente.
Le peuple libanais est uni, nous avons un drapeau et un hymne national, la guerre civile est exclue. Je suis contre la proposition faite par Condoleeza Rice d’envoyer des casques bleus au Liban, nous avons notre propre armée, nos propres forces de sécurité. Les relations Russo-syriennes sont du ressort de Moscou et Damas, Sergueï Lavrov a affirmé que la résolution 1559 de l’ONU doit être respectée par les Syriens et je suis persuadé que la Russie soutient l’indépendance ainsi que la liberté du Liban.