Bonjour à tous. Je suis honoré de me trouver de nouveau ici, en République tchèque, en compagnie du président Medvedev et de nos hôtes tchèques, pour marquer la conclusion historique du Nouveau Traité START.
Permettez-moi de vous exprimer, tout d’abord, ma joie d’être de retour dans cette belle ville de Prague. La République tchèque est bien sûr une amie et une alliée étroite des États-Unis et j’ai une grande admiration et une profonde affection pour le peuple tchèque. Ses liens avec le peuple américain sont profonds et durables, et les Tchèques ont beaucoup contribué aux États-Unis depuis de nombreuses décennies, y compris dans ma ville de Chicago. Je voudrais remercier le président et tous ceux qui ont pris part à l’organisation de cet événement extraordinaire.
Je veux remercier mon ami et partenaire, Dmitri Medvedev. Sans ses efforts personnels et sa direction ferme et éclairée, nous ne serions pas ici aujourd’hui. Nous nous sommes rencontrés et entretenus au téléphone de nombreuses fois au long de la négociation de ce traité et avons établi, de ce fait, une relation de travail très efficace fondée sur la franchise, la coopération et le respect mutuel.
Il y a un an cette semaine, j’étais ici, à Prague, et j’ai donné un discours annonçant l’entière détermination des États-Unis à juguler la prolifération des armes nucléaires et à viser l’objectif ultime d’un monde qui en soit débarrassé. J’ai dit alors, et je répète aujourd’hui, qu’il s’agit d’un but à long terme, qu’on n’atteindra peut-être pas même de mon vivant. Mais j’étais persuadé alors, comme je le suis aujourd’hui, que la poursuite de cet objectif nous éloignera encore davantage de la guerre froide, renforcera le régime mondial de non-prolifération et apportera aux États-Unis, et au monde, une plus grande sécurité. L’une des étapes que j’avais alors préconisées était la réalisation de ce traité, aussi est-ce pour moi un motif de grande satisfaction que d’être de retour à Prague aujourd’hui.
J’étais également décidé, dès mon entrée en fonctions, à « relancer » les relations entre les États-Unis et la Russie et je sais que le président Medvedev partageait cette détermination. Comme il l’avait déclaré lors de notre première entrevue à Londres, nos relations avaient commencé à aller à la dérive, ce qui rendait difficile la coopération sur des questions d’intérêt commun pour nos deux peuples. Et lorsque les États-Unis et la Russie ne peuvent travailler ensemble sur les grands dossiers, ce n’est bon pour aucun des deux pays, ni pour le reste du monde.
MM. Obama et Medvedev signent le nouveau traité START le 8 avril 2010.
La cérémonie de signature du nouveau traité START à Prague (Tchéquie) le 8 avril 2010.
Ensemble, nous avons mis fin à la dérive et démontré les avantages de la coopération. C’est aujourd’hui une étape importante pour la sécurité et la non-prolifération nucléaires, ainsi que pour les relations entre les États-Unis et la Russie. Elle est l’aboutissement de notre objectif commun de négocier un nouveau Traité de réduction des armes stratégiques. Elle implique des réductions significatives des armes nucléaires que nous déploierons. Elle réduit de moitié environ leurs lanceurs. Elle prévoit un régime de vérification exhaustif qui nous permet de renforcer encore la confiance. Elle apporte aux deux parties la souplesse de protéger leur sécurité et à l’Amérique la possibilité de maintenir son engagement inébranlable en faveur de la sécurité de ses alliés d’Europe. Et j’ai la ferme intention de travailler avec le Sénat pour parvenir à une ratification de cet important traité cette année.
Enfin, cette journée démontre la volonté déterminée des États-Unis et de la Russie, les deux nations qui possèdent ensemble plus de 90 % des armes nucléaires du monde, d’assurer une conduite responsable des affaires mondiales. Ensemble, nous tenons nos engagements en vertu du Traité de non-prolifération nucléaire qui doit demeurer le fondement de la non-prolifération mondiale.
Le Nouveau Traité START est sans doute un premier pas important, mais ce n’est qu’une étape sur une route plus longue. Comme je l’ai dit l’an dernier à Prague, ce traité servira de tremplin pour de nouvelles réductions. Durant la période à venir, nous espérons poursuivre nos discussions avec la Russie sur la réduction de nos armes tant stratégiques que tactiques, y compris les armes non déployées.
Le président Medvedev et moi sommes également convenus d’élargir nos discussions relatives à la défense antimissile. Celles-ci comprendront des échanges réguliers d’informations concernant nos évaluations des menaces, ainsi que l’achèvement d’une évaluation commune au sujet des missiles balistiques émergents. À mesure que ces évaluations se termineront, je me réjouis de l’occasion qui nous sera donnée d’entamer un dialogue sérieux au sujet de la coopération russo-américaine en matière de défense antimissile.
Cependant, les armes nucléaires n’impliquent pas que les États-Unis et la Russie ; elles mettent en cause la sécurité commune de toutes les nations. Une arme nucléaire entre les mains d’un terroriste est un danger n’importe où, de New York à Moscou, des villes d’Europe à l’Asie du Sud. C’est pourquoi, la semaine prochaine, 47 pays vont se réunir à Washington afin de discuter des mesures concrètes qui pourront êtres prises pour sécuriser toutes les matières nucléaires vulnérables de par le monde en quatre ans.
De plus, la prolifération des armes nucléaires à d’autres États constitue aussi un risque inacceptable pour la sécurité mondiale, suscitant le spectre de courses aux armements du Moyen-Orient jusqu’en Asie de l’Est. Cette semaine, les États-Unis ont officiellement changé leur politique, pour affirmer que les États non dotés de l’arme nucléaire et qui sont en conformité avec le Traité de non-prolifération nucléaire et avec leurs obligations de non-prolifération ne seront pas menacés par l’arsenal nucléaire des États-Unis. Cela montre, une fois encore, l’attachement de mon pays au TNP en tant que pierre angulaire de sa stratégie en matière de sécurité. Les pays qui suivent les règles profiteront d’une plus grande sécurité et de possibilités accrues de progrès. Les pays qui refusent de satisfaire à leurs obligations se verront isolés et privés des possibilités de progrès qui accompagnent la reconnaissance internationale.
Cela signifie notamment que ceux qui enfreignent les règles auront des comptes à rendre, sinon le TNP n’est qu’une suite de mots sur une feuille de papier. C’est pourquoi les États-Unis et la Russie sont membres d’une coalition de pays qui insistent pour que la République islamique d’Iran subisse des conséquences car elle a continuellement manqué à ses obligations. Nous travaillons ensemble au Conseil de sécurité des Nations unies à l’adoption de sanctions sévères contre l’Iran. Nous ne tolérerons pas des actes qui bafouent le TNP, qui entraînent le risque d’une course aux armements dans une région vitale et qui compromettent la crédibilité de la communauté internationale en même temps que notre sécurité collective.
Bien que ces questions soient hautement prioritaires, elles ne constituent qu’une partie des relations entre les États-Unis et la Russie. J’ai encore une fois, aujourd’hui, exprimé mes condoléances les plus profondes au sujet des pertes terribles subies par la Russie lors des attentats terroristes récents, et nous demeurerons des partenaires résolus dans la lutte contre l’extrémisme violent. Nous avons également évoqué la possibilité d’élargir notre coopération au service de la croissance économique, du commerce et des investissements, ainsi qu’en matière d’innovation technique, et j’ai hâte de m’entretenir de nouveau de ces dossiers avec le président Medvedev lorsqu’il viendra aux États-Unis dans le courant de l’année, car il y a beaucoup que nous pouvons faire en faveur de notre sécurité et de notre prospérité si nous maintenons notre coopération.
À observer les nombreux défis auxquels nous sommes confrontés de par le monde, on est certes tenté de se résigner, ou d’abandonner l’idée que le progrès peut se partager. Pourtant, je voudrais répéter ce que j’ai dit l’année dernière à Prague : lorsque les peuples et les nations se laissent définir d’après leurs différences, le fossé entre eux se creuse. Lorsque nous faillissons à rechercher la paix, celle-ci restera toujours hors de notre portée.
Cette majestueuse ville de Prague est à de nombreux égards un hommage au progrès humain. Et cette cérémonie est une illustration du fait que d’anciens adversaires peuvent forger de nouveaux partenariats. Je n’ai pu m’empêcher d’être frappé, l’autre jour, par les paroles d’Arkady Brish, qui a contribué à la fabrication de la première bombe atomique de l’Union soviétique. Âgé de 92 ans, témoin des horreurs d’une guerre mondiale et des divisions d’une guerre froide, il a déclaré : « Nous espérons que l’humanité verra venir le jour où il n’y aura pas besoin de bombe atomique, où la paix et le came régneront sur la terre. »
On peut facilement faire la sourde oreille à ces paroles. Mais ce faisant, on risque de répéter les horreurs du passé tout en négligeant l’histoire du progrès humain. La poursuite de la paix et du calme, de la coopération entre les nations, sera l’œuvre tant des dirigeants que des peuples du XXIe siècle. Car nous devons demeurer aussi opiniâtres et aussi passionnés dans notre quête du progrès que ne le serait tout individu résolu à nous barrer la route.
– Treaty between USA and Russia on measures for the further reduction and limitation of strategic offensive arms (April 8, 2010)
– START : Op-Ed by Hillary Clinton : « Our Giant Step Towards a World Free from Nuclear Danger » (April 7, 2010)
– START : Op-Ed by Vice President Joe Biden : « A Comprehensive Nuclear Arms Strategy » (April 7, 2010)
– START : conférence de presse de Sergei Lavrov (April 6, 2010)
– Statement by Barack Obama on the Release of Nuclear Posture Review (April 6, 2010)
– Remarks of Joe Biden at National Defense University (February 18, 2010)
– Speech by Barack Obama dealing with nuclear issues (April 5, 2009)
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