Dans The End of Poverty, mon dernier livre, je montre comment on peut mettre fin à la pauvreté extrême d’ici 2025 si les pays riches tiennent leurs promesses vis-à-vis des pays pauvres. Pour qu’il y ait un développement, il faut des fonds finançant des investissements dans ces pays. Le manque d’aide international actuel ne le permet pas.
En 1961, les pays riches s’engagèrent à ce que leur aide au développement atteigne 0,7 % de leur PIB devant l’Assemblée générale de l’ONU. À l’époque, le montant s’élevait à 0,5 % de leur PIB… aujourd’hui, nous en sommes 0,25 % bien que cette promesse soit régulièrement réitérée. En 2000, les pays se sont fixés pour objectifs d’en finir avec l’extrême pauvreté d’ici à 2015. À la conférence de Monterrey, les États-Unis et les autres pays riches renouvelèrent la promesse des 0,7 %, mais aujourd’hui Washington affirme n’être lié par aucun document et son aide au développement s’élève à 0,15 % de leur PIB contre 4 % pour leur budget militaire.
Concrètement, les seuls pays à verser ce montant sont le Danemark, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège et la Suède. La Belgique, la Finlande, la France, l’Irlande, l’Espagne et le Royaume-Uni se sont engagés à atteindre ce taux d’ici 2015. Kofi Annan demande que le taux soit de 0,5 % en 2009 et de 0,7 % en 2015. Malheureusement, aux États-Unis, des groupes idéologiques s’y opposent en utilisant le Wall Street Journal comme organe. Leur slogan est que l’ONU veut « donner jusqu’à faire mal »… pourtant, ce n’est que 0,7 cents sur 100 dollars d’impôt qui est demandé.

Source
Taipei Times (Taïwan)

« Ending poverty requires giving till it heals - even if it hurts », par Jeffrey Sachs, Taipei Times, 6 avril 2005.