Le président Hosni Moubarak s’est déjà rendu à quatre reprises à Moscou. Mikhaïl Fradkov et Sergueï Lavrov sont venus en Égypte l’année dernière. Nous essayons de renforcer la coopération bilatérale sur le plan culturel et économique, pour élever le niveau de nos relations politiques. Le Caire et Moscou coordonnent activement leurs positions sur les problèmes globaux et régionaux majeurs. Avant tout la question palestinienne, la situation en Irak et la lutte contre le terrorisme international. Il est important de noter que nos positions sur ces problèmes sont pratiquement identiques.
La Russie est devenue le troisième pays par la quantité de touristes qui visitent l’Égypte, ils ont été 700 000 en 2004 contre 586 000 en 2003. Des négociations sont actuellement en cours pour une collaboration dans le domaine du nucléaire civil ; nous consultons des spécialistes à ce sujet. Hosni Moubarak s’était prononcé dès 1990 pour un Proche-Orient sans nucléaire. Nous continuons à penser que les armes nucléaires constituent un danger pour la région. L’Égypte exige d’ailleurs que l’Israël, le seul pays du Proche-Orient n’ayant pas signé les accords sur la non-prolifération, la rejoigne et ne soit pas un obstacle à ce Proche-Orient sans arme nucléaire. L’Égypte est aussi attentive au respect par les Iraniens des accords sur leur programme civil.
Pour combattre le terrorisme, il est indispensable d’agir sur le plan sécuritaire mais aussi dans les sphères politique, économique et sociale. Le terrorisme n’a pas de religion ni d’ethnie, c’est un phénomène global qui menace toute la planète. Nos deux pays sont convaincus du fait que ce combat exige un renforcement de l’association de tous les pays du monde et une activation de l’ONU. Il faut arrêter les doubles standards envers ce phénomène, il est inadmissible de mélanger combat contre les terroristes et défense des Droits de l’homme. La coopération doit être renforcée pour l’échange de terroristes et l’on ne doit pas leur accorder l’asile politique.
La modernisation de l’Égypte a commencé il y a plus d’un siècle, ce processus continue en adéquation avec les spécificités socioculturelles du pays et a une vitesse permettant de garantir la sécurité et la stabilité. La récente modification de la constitution est un grand pas en avant. Il y a de nombreuses initiatives, comme le projet de « grand Moyen-Orient », le partenariat avec l’Europe ou le document signé au sommet de Tunis. L’utilisation de l’idée de « démocratisation du monde arabe » comme slogan ne correspond pas à la réalité et contredit elle-même la démocratie. Ce processus doit venir de l’intérieur et il est indissociable des problèmes régionaux, avant tout israélo-palestiniens. La violence et le terrorisme sont un problème en Irak, ainsi que la volonté par certaines forces de propager la guerre interethnique ou interconfessionnelle. Le processus politique doit continuer, afin de résoudre le problème de la présence de forces étrangères.
« ЕГИПЕТ ЖДЕТ ОТ ПУТИНА МИРНЫЙ АТОМ », par Ahmed Abul Gheit, Nezavissimaïa Gazeta, 27 avril 2005. Ce texte est adapté d’une interview.
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