Les peuples de France et de Hollande ont parlé, les politiciens européens doivent réfléchir. Le « non » avaient de nombreux motifs mais le constat est clair : il y a un désenchantement vis-à-vis de l’Union européenne. L’Europe prête trop facilement le flanc aux critiques. Cela a créé un cercle vicieux dans lequel se sont engouffrés des politiciens se disant pro-européens mais menant des attaques populistes contre Bruxelles. Jacques Chirac a commis l’erreur également d’imputer à l’Europe ses problèmes politiques sans en vanter aussi les avantages.
Toutefois, très peu d’électeurs ont voté contre l’intégration européenne. Ce n’est pas à cause de ses propositions institutionnelles que le texte a été rejeté. L’Union européenne et la paix et les libertés qu’elle apporte sont considérées comme des acquis, cela a joué également. Aujourd’hui cependant, le traité est compromis et il faut réfléchir au prochain sommet européen. Les réformes institutionnelles prévues dans le texte pourraient rendre l’Union européenne plus efficace. Il faut préparer le moment où les populations seront prêtes à les accepter.
La présidence britannique devra travailler pour faire du « non » français et néerlandais un « oui » à une nouvelle Europe. Le défi est délicat face aux forces populistes. Il faudra faire comprendre que les réformes nécessaires n’ont pas pour but d’américaniser l’Europe. C’est à cette tâche que doit s’atteler Tony Blair en prenant la présidence de l’Union européenne.

Source
Taipei Times (Taïwan)
The Observer (Royaume-Uni)
L’Observer est l’hebdomadaire attaché au Guardian.

« Now is the time to turn despair into opportunity », par Peter Mandelson, The Observer, 5 juin 2005.
« Finding a way forward out of constitutional wreckage », Taipei Times, 7 juin 2005.