A la Havane, on est en train de juger par contumace Luis Posada Carilles, citoyen vénézuélien né à Cuba qui a passé la plus grande partie de sa vie au service de Washington. Dans le même temps, à El Paso, au Texas, le même Posada Carilles fait tout ce qui est en son pouvoir pour résister à une extradition demandée par le Venezuela pour sa participation à un attentat contre un avion de ligne cubain qui a fait 81 morts en 1976. Cet attentat a été préparé au Venezuela et a entraîné la mort de citoyens de ce pays, c’est pourquoi la justice de Caracas est compétente.
Posada Carilles est arrivé illégalement aux États-Unis en provenance du Mexique où il résidait. Son arrestation a conduit le gouvernement vénézuélien à faire une demande officielle d’extradition. Quand Posada officiait au Venezuela, le pays était une dictature militaire cliente de Washington. Aujourd’hui, la situation dans le pays ne pourrait pas être plus éloignée puisque Caracas a désormais un régime erratique mais progressiste dont la chute doit arriver en troisième position des rêves de l’administration Bush après la capture de Ben Laden et la chute de Castro. Malheureusement pour Washington, il n’est plus aussi facile de renverser des régimes soutenus par leurs peuples que dans les années 70. En outre, il est délicat de déstabiliser un pays exportateur de pétrole. Cette dimension pourrait peser dans le cas de Posada Carilles.
Dans le même temps, Cuba et le Venezuela ne cessent de se rapprocher. Toutefois, s’il n’est pas extradé, la guerre au terrorisme apparaîtra encore davantage comme une mascarade pour de nombreux pays.
« The world is watching », par Brian Wilson, The Guardian, 14 juin 2005.
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