Monsieur le ministre des Affaires étrangères et du Développement international,
cher Laurent FABIUS,
Mesdames et messieurs les ministres,
Mesdames et messieurs les secrétaires d’Etat,
Mesdames et messieurs les ambassadeurs,
C’est une joie d’avoir l’occasion, pour la première fois, de m’exprimer devant vous qui, dans vos fonctions à travers le monde, êtes des grands serviteurs de l’Etat.
Jusqu’à présent, j’ai plutôt eu l’habitude de m’adresser à d’autres grands serviteurs de l’Etat : les préfets. Mais devant vous, je ne changerai pas un mot à ce que je leur ai souvent répété : servir l’Etat est une très belle mission, la plus noble qui soit. Et notre pays doit être reconnaissant envers vous toutes et vous tous qui, par votre implication quotidienne, faites vivre la France au-delà des mers et sur tous les continents.
On a souvent – notre pays en est friand – une image d’Épinal de ce qu’est la diplomatie … Vous connaissez les caricatures aussi bien que moi. Elles sont à mille lieues de la réalité. Dans un monde globalisé, devenu plus que jamais auparavant notre "terrain de jeu", la diplomatie est un levier au champ d’action toujours plus élargi ; un levier essentiel de notre action, de notre influence, de notre rayonnement.
Cette conférence des ambassadeurs est parmi les grands rendez-vous qui viennent ponctuer la rentrée. Mais, peut-on vraiment parler de rentrée s’agissant de l’actualité internationale ? Tant de crises, tant de drames, tant de conflits non réglés, tant de défis mondiaux sont venus, ces dernières semaines, nous rappeler combien nous devons être en permanence mobilisés. Tragédies aériennes, urgence sanitaire avec le virus Ebola, tensions en Ukraine, enlisement au Proche-Orient, massacres en Syrie, terreur en Irak : rarement nous avons connu une telle intensité et une telle concomitance de situations alarmantes.
Le Président de la République, ce matin, vous a exposé sa vision de l’état du monde. Il a précisé sa feuille de route pour notre diplomatie. Il vous a fait part également de ses initiatives pour faire entendre mieux encore la voix de la France.
Une diplomatie globale, telle est bien, au-delà du thème que Laurent FABIUS a retenu pour votre conférence de cette année, notre ambition, notre volonté.
Proposer, agir, influencer, si nécessaire intervenir, voilà les maîtres mots de notre politique étrangère. Mais aussi, ne jamais se résigner, ne jamais accepter avec fatalisme des situations bloquées, être dans l’initiative : c’est là notre devoir. Et c’est notre méthode. A l’étranger, comme en France.
Avec vous, mesdames et messieurs les ambassadeurs, vous qui mesurez mieux que quiconque, là où vous représentez la France, l’image que renvoie notre pays, je veux partager ma conviction.
Ma conviction, c’est que la France sera d’autant plus écoutée, influente, reconnue comme une grande puissance qu’elle aura su dépasser ses blocages ; des blocages de toute nature qui, trop souvent, l’entravent.
Je sais que des interrogations pointent chez nos partenaires, en particulier chez nos partenaires européens, quant à notre capacité à vaincre ces difficultés. Je lis aussi les commentaires de la presse internationale, souvent critique à notre endroit. Cela dit, la presse française n’est pas plus tendre !
Votre rôle est alors d’expliquer le sens des efforts que nous menons, de relayer auprès de vos interlocuteurs la réalité de ce que nous entreprenons pour faire bouger le pays, pour lui redonner confiance en lui-même.
Et pour cela, nous devons jeter toutes nos forces dans la bataille de la croissance et de l’emploi. Cette bataille, nous devons la mener à trois niveaux. Je voudrais les détailler ici devant vous.
Le premier niveau, c’est mener les réformes indispensables qui ont été repoussées depuis trop longtemps.
Et c’est d’abord remettre – enfin ! – nos finances publiques en ordre. Quel pays, quel peuple peut penser pouvoir continuer à vivre indéfiniment au-dessus de ses moyens, c’est-à-dire à crédit ? Depuis 40 ans, nous n’avons pas eu un budget à l’équilibre. Depuis 40 ans, nous ne cessons d’accroitre notre dette. Cette fuite en avant de la dépense publique n’est plus tenable. Et ce, d’autant plus que la pression fiscale est devenue insupportable pour nombre de nos concitoyens.
C’est pourquoi, 50 milliards d’euros d’économies devront être réalisés au cours des trois prochaines années.
Cet effort est sans précédent. Il porte sur la plupart des budgets de l’Etat, sur les collectivités territoriales, sur notre régime de protection sociale mais avec le souci permanent de protéger les plus faibles et de maintenir nos priorités en matière d’éducation, de sécurité, de Justice, d’emploi.
Faire des économies, ce n’est pas un choix facile. Beaucoup y ont renoncé… Mais, c’est un choix nécessaire auquel tout le monde, tous les ministères doivent contribuer. Les arbitrages budgétaires ont été délicats. Je mesure que nombre d’administrations publiques sont placées sous de fortes contraintes financières. C’est le cas, je le sais, au ministère des Affaires étrangères, même si nous avons veillé, avec Laurent FABIUS, à préserver les moyens qui sont au coeur de l’action diplomatique.
Nous tiendrons l’objectif des 50 milliards. C’est la crédibilité de la parole de la France qui est en jeu. Ainsi que sa souveraineté.
La deuxième reforme qu’il nous faut impérativement mener, c’est la restauration de la compétitivité de nos entreprises. Et cette ligne vient d’être très clairement rappelée. Vous êtes, vous aussi, les témoins à l’étranger des difficultés de la France : l’érosion de nos parts de marché, c’est-à-dire la diminution du poids de notre pays dans le commerce mondial et au final l’accroissement du déficit de notre balance commerciale. Les causes sont connues. Vous les avez abordées, ce matin, lors de votre séance de travail consacrée au développement international, au commerce extérieur et à l’attractivité.
Nos coûts de production, et notamment le coût du travail, sont trop élevés par rapport à ceux de nos principaux concurrents. Les marges de nos entreprises sont trop faibles et donc celles-ci peinent à investir, à innover. Les gammes de produits sont ainsi en retrait par rapport à une concurrence mondiale de plus en plus exacerbée.
Nous devons par conséquent nous attaquer à tous ces handicaps. C’est le sens du Pacte de responsabilité et de solidarité. Grâce à des allègements de charge de plus de 40 milliards d’euros en trois ans, le pacte doit permette aux entreprises d’investir, de repartir à la conquête de nouveaux marchés, de remplir à nouveau leurs carnets de commandes et donc d’embaucher.
S’agit-il d’une politique de l’offre ? Ce débat m’importe peu … et d’ailleurs, il n’intéresse pas les Français. Ce qu’ils attendent, c’est que nous prenions les bonnes décisions, que nous mettions en oeuvre les bonnes mesures, de manière équilibrée, afin de permettre à notre pays, à notre économie de se remettre en mouvement. Car nous avons pris trop de retard.
Enfin, nous devons avancer en matière de réformes de structure.
C’est ce que nous faisons avec la réforme territoriale. Cette réforme, on en parle depuis … trente ans … sans jamais vraiment s’y attaquer. Le débat parlementaire doit encore se poursuivre, mais il est acquis qu’avant la fin de cette année, le nombre des régions françaises sera passé de 22 à 12.
Le chantier de la simplification a été initié. Il doit à présent s’accélérer, car c’est en simplifiant les procédures, en réduisant les contraintes administratives qui pèsent sur l’activité économique que nous redonnerons du souffle à nos entreprises et que nous libérerons les énergies. Il faut notamment, comme l’a annoncé récemment le Président de la République, que la discussion entre partenaires sociaux avance sur la question des seuils d’effectif dans les entreprises. Dans un même esprit, la question du travail le dimanche doit être étudiée sereinement et sans tabou dès lors qu’elle peut créer de nouveaux emplois, dans le respect de la liberté laissée à chaque salarié.
D’ici la fin du mois de septembre, un projet de loi sur la croissance et le pouvoir d’achat sera présenté. Nous devons aller vite et prendre des mesures fortes : ouverture des professions réglementées, fin des monopoles indus et des rentes de situation ; levée des verrous et des blocages notamment en matière de logements. Je mesure les oppositions que ces réformes suscitent ; mais je ne renoncerai à aucune mesure qui peut favoriser l’emploi, améliorer le pouvoir d’achat des Français, stimuler la croissance.
Cet automne également, le Parlement débattra de la loi sur la transition énergétique. Il s’agit d’engager la France, pour les 25 ans à venir, dans un nouveau modèle énergétique combinant nos atouts, le nucléaire – dont la part sera ramenée à 50% – et une nouvelle approche misant sur la sobriété et les énergies renouvelables. Je souhaite que vous expliquiez cette loi importante et valorisiez les choix énergétiques de la France.
Vous le voyez, un mouvement a débuté. La France avance. Elle ne renonce pas à mener les réformes. La France respecte ses engagements.
C’est par la clarté, la cohérence, la constance de nos choix, par notre détermination à agir que nous pourrons redonner confiance aux Français et convaincre nos partenaires du sérieux de notre politique. C’est essentiel vis-à-vis de nos partenaires européens.
Car la bataille pour la croissance, nous la gagnerons aussi – c’est le deuxième niveau d’action – en mobilisant l’Europe.
Les dernières élections européennes ont adressé à l’ensemble des gouvernements de l’Union un même message fait d’inquiétude, d’incompréhension, de rejet nationaliste voire xénophobe du projet européen. Face à cela, nous ne pouvons être sourds, nous ne pouvons continuer comme si de rien n’était. Car si l’on ne répond pas à l’attente des peuples, alors ils tourneront définitivement le dos à cette aventure qui, depuis 60 ans, a contribué à pacifier, à unir notre continent.
Ce qu’il faut, c’est une Europe moins distante, plus solidaire, qui remette la croissance au coeur de ses politiques. Elle en a les moyens, notamment par la relance de grands projets dans les infrastructures, dans l’énergie, dans le numérique.
Alors oui la France entend peser de tout son poids pour une politique européenne de croissance, pour que toutes les dispositions du pacte de stabilité puissent être mobilisées.
Mais qu’on ne se méprenne pas sur les intentions de la France. Il ne s’agit pas de se défausser, de fuir nos responsabilités, de demander à l’Europe d’agir alors que nousmêmes nous n’agirions pas. Non ! Nous ne cherchons pas à échapper à nos propres engagements. Au contraire, nous voulons coaliser l’Europe autour d’un agenda de croissance. C’est comme cela que nous pourrons mener à bien nos réformes et éviter à l’Europe de sombrer dans cette austérité qui la guette.
C’est le sens du mandat et de la feuille de route dont sera chargée la nouvelle Commission que préside Jean-Claude JUNCKER.
Pour la France, la priorité absolue de la nouvelle Commission, c’est la relance de l’investissement public et privé en Europe ; c’est mettre en oeuvre sans délai le plan d’investissements de 300 milliards d’euros annoncés par Jean-Claude Juncker le 15 juillet dont les modalités précises, dont le calendrier détaillé et resserré doivent être convenus le plus rapidement possible.
Mais pour que cette politique économique produise ses effets, il faut également mobiliser le levier de la politique monétaire européenne.
L’euro est surévalué. C’est mauvais pour la croissance. C’est mauvais pour nos entreprises, comme je l’ai dit hier devant le MEDEF. Je le dis à nouveau : il faut agir sur le niveau de l’euro. La banque centrale européenne a fait un mouvement positif début juin. Devant la faiblesse de la reprise économique, devant le niveau élevé de l’euro, devant le risque de déflation dans certains pays de la zone euro, la BCE a agi pour soutenir la croissance. L’euro s’est déprécié de 6% depuis avril par rapport au dollar, sans intervention directe sur les marchés. Mais il faut aller plus loin, plus vite, notamment parce que l’inflation est trop faible. Je fais toute confiance à la BCE pour remplir son mandat d’une inflation proche de 2% en utilisant tous les moyens à sa disposition. Les déclarations de Mario Draghi ces jours derniers à Jackson Hole vont dans le bon sens. Mais le temps presse !
Agir pour la croissance, c’est enfin aller la chercher partout où elle se trouve. Dans les nouvelles zones de croissance, dans les pays émergents, vers les continents d’avenir, et je pense en particulier à l’Afrique, à cette "verticale de croissance" Europe / Méditerranée / Afrique, porteuse d’un immense potentiel.
Aussi, je veux vous appeler à une mobilisation générale pour une stratégie offensive de développement international. Bien sûr, les parts de marché ne se gagnent pas par décret, mais c’est à l’Etat d’accompagner, de stimuler, d’aider à la conquête de ces nouveaux territoires qui sont autant de relais pour notre croissance économique.
C’est la raison pour laquelle, avec le Président de la République, nous avons engagé une réforme ambitieuse de nos dispositifs de soutien à notre commerce extérieur. La responsabilité du développement international a ainsi été confiée à Laurent FABIUS. S’est ajouté la création d’un secrétariat d’Etat chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l’étranger. Il ne s’agit pas d’un simple changement dans les titres ministériels … mais bien d’une mobilisation plus efficace, mieux coordonnée de l’ensemble des services de l’Etat et des acteurs publics et privés. L’objectif est clair : refaire de notre pays une grande nation exportatrice ; redresser la place de la France dans les échanges mondiaux ; restaurer son image comme pays d’attraction pour les talents, pour les investissements étrangers.
Nous réunirons, en octobre prochain, le "conseil stratégique de l’attractivité de la France" ; nous déciderons alors de nouvelles mesures fortes pour aider nos entreprises à exporter davantage et pour stabiliser un cadre fiscal et juridique propice aux investissements étrangers. Pour porter cette nouvelle ambition, il fallait un nouvel instrument. Il s’agit de la nouvelle agence publique, issue de la fusion entre l’Agence française pour les investissements internationaux et l’opérateur d’appui aux PME/PMI UbiFrance, qui sera mise sur pied à compter du 1er janvier 2015.
Agir pour l’attractivité de la France, c’est le mot d’ordre pour chacun d’entre vous ; c’est ce sur quoi votre action est évaluée. Je vous demande d’y consacrer tous vos efforts en faisant la promotion et la pédagogie de nos réformes, en soulignant nos atouts, en « vendant » la France à l’étranger. La diplomatie globale, c’est cela ! Et je voudrais à ce titre insister sur trois champs d’action prioritaires.
Le tourisme, d’abord, car c’est un secteur économique vital pour notre pays.
Laurent FABIUS s’est saisi de ce dossier avec le dynamisme et l’ambition qu’on lui connaît. L’objectif est clair : conserver notre rang de première destination touristique mondiale. Mais cette position, pour enviable qu’elle soit, est fragile. Et si nous restons au premier rang mondial, nous ne sommes qu’en troisième position pour les recettes touristiques encaissées.
Un objectif a été fixé : passer dans les prochaines années de 80 millions de visiteurs étrangers à 100 millions. C’est un vrai défi à relever, mais nous devons nous y atteler car il est source de retombées nombreuses en termes d’emploi.
Des assises nationales du tourisme ont été organisées en juin dernier ; elles ont adopté un plan d’action d’une trentaine de mesures. Le comité de promotion du tourisme mis en place par le ministre des Affaires étrangères et du Développement international et présidé par Philippe FAURE sera chargé de veiller à sa mise en oeuvre. Vous avez vous-même la responsabilité de mettre en oeuvre le volet à l’international de ce plan ; je vous demande de vous y investir pleinement.
Deuxième champ d’action prioritaire : la culture à laquelle j’associe étroitement le dossier du numérique.
Parler de culture après avoir évoqué la question du tourisme est d’ailleurs très logique : la richesse de notre patrimoine, la diversité de notre création, la densité de l’offre culturelle française contribuent largement à l’attractivité de notre pays. Le succès des festivals d’été, partout en France, en est une illustration.
Nos industries culturelles, ce sont 3 milliards d’euros d’exportations directes, grâce aux jeux vidéo, à l’édition, à la musique, au cinéma et à l’audiovisuel. Notre culture, nos artistes, nos créateurs, par leur génie, leur audace, insufflent partout dans le monde ce "désir de France". J’ai en tête l’exposition SOULAGE en ce moment même à Santiago du Chili et celle de Pierre HUYGUES à New York. Je pense aux réussites des grandes expositions françaises organisées avec l’appui de la réunion des musées nationaux à Sao Paulo, à Mexico, à Sofia et dans tant d’autres capitales.
Avec l’Institut français, avec le réseau des Alliances françaises, avec les opérateurs relevant du ministère de la Culture, vous disposez, mesdames et messieurs les ambassadeurs, des leviers pour une promotion ambitieuse de la culture française.
Et la culture, elle passe bien évidemment par le numérique.
Le numérique, c’est d’abord un enjeu de gouvernance sur lequel la France doit être très mobilisée, afin de ne pas laisser à quelques opérateurs privés le soin de réguler seuls les réseaux mondiaux et déterritorialisés de l’Internet.
C’est ensuite un enjeu de protection de nos biens culturels face aux plateformes géantes – je pense notamment à Amazon – pour lequel il nous faut une réponse européenne. Tout en veillant, bien sûr, à la défense des droits d’auteur et au principe de juste rétribution de la création.
C’est enfin un enjeu en termes de contenus pour garantir une présence de contenus français et en français, valorisant nos savoir-faire, nos créateurs. Pas seulement nos artistes ! Egalement nos entreprises !
A l’évidence, nous n’avons pas encore pris la pleine mesure du potentiel du numérique. Je souhaite que notre réseau diplomatique soit pleinement mobilisé pour permettre à la France d’être, non seulement dans une stratégie défensive pour protéger nos intérêts, mais également dans une stratégie offensive pour en faire la promotion.
Le troisième champ d’action prioritaire pour notre attractivité, c’est celui des savoirs et des talents.
Le rayonnement mondial de notre enseignement supérieur et de notre recherche est un facteur clé de notre compétitivité. On peut penser ce que l’on veut du fameux classement de Shanghai. Il est bien sûr loin d’être parfait, mais vous êtes bien placés pour savoir qu’il ne peut être ignoré.
Cependant, ne tombons pas dans la facilité de l’autodénigrement. La récompense reçue il y a quelques jours par le jeune franco-brésilien Artur AVILA, lauréat de la médaille Fields, vient rappeler que la France demeure une "fabrique" de grands scientifiques de rang mondial.
Nos établissements d’enseignement supérieur, nos instituts et centres de recherche résistent bien à la concurrence mondiale des savoirs, et demeurent attractifs. Nous venons de retrouver notre troisième rang derrière les Etats-Unis et le Royaume Uni pour l’accueil des étudiants étrangers. Ils sont près de 300 000. La mise en place de visas pluriannuels pour les étudiants inscrits en master et doctorat, ainsi que le lancement du "passeport talent", en particulier pour les scientifiques, doit faciliter encore ce mouvement.
Vous l’aurez compris : face à la montée des pays émergents, face aux grands pays – ceux d’aujourd’hui et ceux de demain – nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers. Nous devons, au contraire, sans relâche, promouvoir nos universités et nos coopérations de recherche ; c’est votre rôle, avec l’appui de l’établissement public Campus France. Nous devons également poursuivre avec détermination la simplification du paysage de l’université française autour de 25 grands pôles universitaires. Nous devons enfin développer massivement les innovations pédagogiques et les contenus universitaires en ligne.
Mesdames et messieurs les ambassadeurs,
Il y a un mal qui frappe trop souvent la France, et vous tous qui connaissez le monde, le savez aussi bien que moi, c’est le pessimisme.
Nous Français, je l’évoquais à l’instant, nous sommes enclins à ce penchant de l’autodénigrement … Nous ne cessons de nous comparer … et de nous rabaisser. Cet aveuglement, souvent, ne nous permet même plus de voir combien la France, dans le monde, est regardée, et combien elle est espérée par les peuples qui sont dans la souffrance. Ils attendent tant de ce pays des droits de l’Homme qui, un jour, il y a deux siècles, a su parler au monde entier.
Bien sûr, notre grande histoire passée n’est en rien une assurance pour le présent et pour l’avenir, mais elle est au moins une bonne raison d’y croire. Car enfin, quand on arrive à se détacher de l’urgence du présent, à prendre un peu de recul, comment ne pas se dire que le jugement que nous portons sur nous-mêmes est sévère ?
Alors bien sûr, nous devons être exigeants. Nous devons mener les réformes qui s’imposent. Nous devons remettre notre pays sur les rails, car depuis 10 ans, il s’en est écarté. Mais nous devons aussi être confiants en nous-mêmes, en nos atouts.
2014 est une année de commémorations importantes. Elles rappellent qu’il y a plus de 70 ans, la France est tombée, mais qu’elle s’est relevée, plus forte encore. Alors sachons que, même si c’est difficile, même si la route est encore longue, en agissant avec constance, persévérance, abnégation, nous y arriverons. Grâce à la mobilisation de votre ministre Laurent FABIUS et de vos secrétaire d’Etat, Harlem DESIR, Annick GIRARDIN, Thomas THEVENOUD. Grâce à vous qui faites en sorte que dans ce monde globalisé, la France ait toutes les cartes en main.
Bon retour dans "vos" pays respectifs ! Continuez d’y faire briller ce beau pays qui est le nôtre
Je vous remercie.
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