New Delhi accuse Washington de ne pas avoir bloqué les F-16 pakistanais qui ont détruit son Mig21 lors de l’incident de Balakot, en arguant qu’ils n’ont pas été utilisés à des fins anti-terroristes comme prévu par le contrat de vente, mais contre lui. Valentin Vasilescu observe que ce débat intervient au moment où l’armée indienne s’apprête à renouveler ses avions. Plutôt que d’acheter des MiG, elle hésite entre des F-16 états-uniens et des Gripen suédois… et pourrait se trouver dans la situation où elle tente d’enfermer les Pakistanais.
On sait déjà que les États-Unis installent des micro-puces sur les armes exportées avec lesquelles ils peuvent localiser leur position par satellite. Et si les États-Unis le veulent, ils peuvent bloquer les tirs de loin. Ces micropuces sont encapsulées et scellées, et les mécaniciens au sol ne sont pas autorisés à y toucher.
C’est le cas des avions F-16 et des systèmes anti-aériens Patriot exportés qui opéreraient contre des avions états-uniens. Cette mesure a été initialement appliquée aux États musulmans, en particulier aux États arabes, voisins d’Israël, qui est le premier allié du Pentagone.
Le Pakistan, allié des États-Unis dans le cadre de la formation et de l’armement des talibans combattant les Soviétiques en Afghanistan, a reçu une aide militaire de 35 milliards de dollars par an, parmi lesquels, 85 avions F-16.
De ce point de vue, l’incident aérien mettant en cause des avions indiens et pakistanais revêt une importance particulière. Les États-Unis prétendent ne pas savoir si le Pakistan utilisait des F-16 et si l’un d’entre eux a été abattu.
L’Inde est le plus grand importateur d’armes russes, dont des avions Su-30 assemblés localement. Elle a entamé le processus de sélection du type d’avion qui se choisi pour remplacer les 115 MiG-21 qu’elle possède. La valeur du marché est de 18 milliards USD.
Si l’Inde choisit le F-16, elle paierait cet argent aux États-Unis. Dans une éventuelle mission de bombardement au Pakistan, allié des USA, l’Inde pourrait avoir la surprise de découvrir que ses F-16 ne soient pas en mesure de détecter quoi que ce soit ou de lancer des missiles. Dans ce cas, tous les F-16 indiens envoyés à l’intercepteur seraient abattus.
Un autre avion en concurrence pour un contrat est le JAS-39 Gripen. Or, cet avion suédois a un radar AESA, conçu par BAe Systems et fabriqué en Italie. BAe gère la cybersécurité de l’Otan et se classe au 6ème rang des fournisseurs d’armes du Pentagone. Le moteur du Gripen est un F414G, produit par la firme US General Electric. Il sera donc aussi simple pour les États-Unis de bloquer les Gripen, tout autant que les F-16, si l’Inde achète ces avions.
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