Bonjour à toutes et à tous. C’est formidable d’être avec vous.
Chers dignitaires étrangers, chers invités de marque, Mesdames et Messieurs, chers membres du Congrès, qui êtes avec nous aujourd’hui, c’est un honneur pour moi d’être ici ce matin. Je suis ravi d’être de retour à la Conférence de Munich sur la sécurité. J’étais en train de discuter avec certains des dirigeants. Je suis venu ici de nombreuses fois. Je suis venu ici avec le sénateur McCain. Je suis venu ici en tant que directeur de la CIA. Je ne suis pas non plus un novice à Munich. Si vous cherchez une bonne bierhalle de la fin des années 80, je peux vous la trouver. (Rires.)
C’est également mon troisième voyage en Allemagne en quatre mois seulement. J’étais à Berlin en novembre pour célébrer le 30e anniversaire de la chute du mur de Berlin. Ce fut un voyage incroyablement spécial pour moi, à titre personnel, car j’ai eu l’incroyable privilège de servir à la frontière de la liberté de 1986 à 1989 en patrouillant à la frontière entre l’Allemagne de l’Est et l’Allemagne de l’Ouest de l’époque, pendant la guerre froide, en tant que jeune officier de l’armée des États-Unis. J’étais à peine plus jeune, pas tant que ça.
C’était exaltant pour moi, je me souviens, de voir la liberté l’emporter, de voir les gens danser sur le mur de Berlin, alors que nous avions tous vu des gens qui avaient été si cruellement séparés pendant des décennies. Ce fut une incroyable célébration de la liberté et de la souveraineté. Les habitants de Berlin-Est et de l’Allemagne de l’Est savaient que la fin de l’occupation de l’Empire du mal était proche.
Et nos pays préservent ensemble nos libertés et notre souveraineté depuis plus de 30 ans maintenant. Nous devrions tous en être incroyablement fiers. Nous l’avons fait face aux défis du terrorisme islamiste radical, nous l’avons fait face à la crise financière mondiale, et nous le faisons maintenant face à un parti communiste chinois de plus en plus agressif.
Mais au cours des dernières années, j’ai vu, nous avons tous vu, des dirigeants démocratiques remettre en question l’engagement de l’Amérique envers l’alliance transatlantique et le leadership de l’Amérique dans le monde.
Quelques citations récentes de dirigeants occidentaux. Ces citations m’ont franchement surpris.
La première date de mi-2017, je cite : « Le fait que notre ami et allié met en doute la valeur de son leadership mondial fait ressortir plus nettement le besoin pour le reste d’entre nous d’établir clairement notre propre orientation souveraine. » Fin de citation.
La seconde date d’environ un an. Elle disait, je cite : « Le système multilatéral tel qu’il a été conçu au lendemain de la Seconde Guerre mondiale traverse ce qui est peut-être la crise la plus grave de son existence. » Fin de citation.
La dernière remonte à hier. Une citation suggérait, je cite, que les États-Unis « rejettent la communauté internationale ». Fin de citation.
Je suis ici ce matin pour vous exposer les faits. Ces déclarations n’ont tout simplement aucune incidence significative et ne sont pas non plus le reflet de la réalité. Je suis ravi de vous déclarer que la mort de l’alliance transatlantique est largement exagérée.
L’Occident est en train de gagner. Nous gagnons ensemble Nous le faisons ensemble.
Commençons par un simple fait : les nations libres sont tout simplement plus prospères que n’importe quel autre modèle qui a été essayé dans l’histoire de la civilisation. Nos gouvernements respectent les droits de l’homme fondamentaux, ils favorisent la prospérité économique et ils assurent notre sécurité à tous.
C’est la raison pour laquelle tant de gens prennent le risque d’un voyage dangereux à travers la Méditerranée pour atteindre la Grèce et l’Italie, mais vous ne verrez pas les personnes vulnérables du monde entier risquer leur vie pour se rendre illégalement et en masse dans des pays comme l’Iran ou Cuba.
C’est la raison pour laquelle les gens souhaitent ardemment aller étudier à Cambridge, et non pas à Caracas.
C’est la raison pour laquelle ils rivalisent pour créer des entreprises dans la Silicon Valley, mais pas à Saint-Pétersbourg.
C’est la raison pour laquelle les pays d’Asie sont passés d’une grande pauvreté dans les années 1950 et 1960 à une économie de premier plan aujourd’hui. Vous avez tous vu la carte des différences entre la Corée du Sud, cette carte parsemée de lumières, et la Corée du Nord dans l’obscurité totale.
Il suffit de regarder, aussi, le parcours gagnant vers l’ouest des autres nations.
Le Vietnam a pris la même direction que nous depuis les années 1980.
Je vais partir d’ici pour me rendre en Afrique. Je serai en Éthiopie, un pays qui travaille dur pour réformer son économie. Il veut davantage nous ressembler.
Aujourd’hui, sur l’ensemble du continent américain, nous n’avons que Cuba, le Nicaragua et le Venezuela comme refuge de l’autoritarisme.
Pendant ce temps, les États-Unis sont en plein essor. Notre système politique est libre et extrêmement résistant. Notre économie aussi est forte.
Le taux de chômage global est le plus bas depuis plus d’un demi-siècle, la croissance économique tenant le cap. Le taux de chômage des femmes est à son plus bas niveau depuis près de 70 ans. Les salaires augmentent pour tous les niveaux de revenus aux États-Unis, y compris pour nos cols bleus. C’est la force de l’idée de l’Occident.
J’ai vu le sujet de la réunion de ce week-end, cette idée de « Westlessness », de disparition de l’Occident, comme thème central de la conférence de cette année. Et je suis persuadé également que vous êtes nombreux à vous considérer comme réalistes ici, mais laissez-moi vous donner une idée de ce qui est réel.
L’Occident est en train de l’emporter. La liberté et la démocratie sont en train de l’emporter. Et par là, je ne veux pas simplement dire les nations géographiques. L’Occident ne définit pas un espace ou un bout de territoire. Il s’agit de toute nation, toute nation qui adopte un modèle de respect de la liberté individuelle, de la libre entreprise, de la souveraineté nationale. Elles s’inscrivent dans cette idée de l’Occident.
Je voudrais prendre un instant ce matin pour parler de la façon dont la souveraineté sous-tend notre grandeur collective.
Écoutez, nous patrouillons nos frontières pour assurer la sécurité de nos populations, pour qu’elles puissent continuer à pratiquer leur culte, à travailler et à faire de nos pays de grands pays sans être perturbées.
Nous honorons le droit de chaque nation à s’occuper de ses affaires comme elle l’entend, tant qu’elle ne tente pas d’interférer avec notre souveraineté ou de nuire à nos amis.
Écoutez, nous exhortons les autres nations à protéger la dignité humaine, car nous croyons aux droits inaliénables.
Nous soutenons les nations indépendantes. Notre projet, le projet militaire conjoint qui nous caractérise est une alliance défensive.
Nous respectons l’état de droit et nous honorons les droits de propriété intellectuelle.
Nous n’interférons pas dans les élections des autres nations.
Comme dirait mon fils de 29 ans : « En Occident, c’est pas notre genre. »
Le respect de la souveraineté des nations est un secret et un élément central de notre réussite. L’Occident est en train de l’emporter.
Mais aujourd’hui, plus de 30 ans après la chute du mur, les pays qui ne respectent pas la souveraineté nous menacent toujours. Certaines nations désirent encore un empire.
Parlons de l’intégrité territoriale, ou plutôt de ces nations qui la méprisent.
La Russie s’est emparée de la Crimée et de certaines parties de l’Ukraine orientale et de la Géorgie.
Les missiles de l’Iran explosent sur les installations pétrolières saoudiennes, et ses forces mandataires sont présentes en Iraq, au Liban, en Syrie et au Yémen.
La Chine. La Chine déborde sur les zones économiques exclusives du Vietnam, des Philippines et de l’Indonésie. Et sur ce point, la Chine a eu un différend frontalier ou maritime avec presque toutes les nations qui la bordent.
Et parlons un instant de l’autre domaine, celui de la cybersécurité. Huawei et d’autres entreprises technologiques soutenues par l’État chinois sont des chevaux de Troie pour le compte des services de renseignement chinois. Les campagnes de désinformation de la Russie tentent de monter nos citoyens les uns contre les autres. Les cyberattaques iraniennes gangrènent les réseaux informatiques du Moyen-Orient.
Nous avons parlé de la sécurité physique. Nous avons parlé de la cybersécurité. La pression économique est également à l’œuvre.
La Russie exige la fidélité de l’Asie centrale.
La Chine exige le silence sur Taïwan et Hong Kong pour que les affaires se poursuivent. Elle exige des parts d’infrastructures nationales comme moyen de paiement lorsque les pays ne peuvent pas respecter les conditions de prêt onéreuses.
Parlons aussi du respect des structures politiques des autres pays.
L’Iran étouffe aujourd’hui, alors que nous sommes assis ici, les jeunes Iraquiens et Libanais qui ne veulent rien d’autre qu’un gouvernement irréprochable et souverain.
La Chine essaie de plus en plus de coopter des fonctionnaires au niveau des États et au niveau local. Notre directeur du FBI, notre procureur général à la tête du département de la Justice et moi-même en avons parlé pas plus tard que la semaine dernière. Ils essaient d’atteindre non seulement notre niveau fédéral, mais aussi nos fonctionnaires au niveau des États et au niveau local. Et cela se passe partout en Europe et, en fait, dans le monde entier.
Écoutez, c’est important. C’est important parce que les atteintes à la souveraineté déstabilisent. Les atteintes à la souveraineté paupérisent. Les atteintes à la souveraineté asservissent. Les atteintes à la souveraineté sont, en effet, des atteintes à la liberté même qui ancre l’idéal de l’Occident.
Mais voici les bonnes nouvelles, et elles sont nombreuses.
Les États-Unis regardent et continueront de regarder ces dangereuses menaces en face, et nous ne cillerons pas. Nous protégeons nos citoyens. Nous protégeons nos libertés. Nous protégeons notre droit souverain de choisir notre façon de vivre.
Les États-Unis ont travaillé assidûment pour priver la république islamique d’Iran de son sanctuaire diplomatique et de sa capacité financière à alimenter ses campagnes de terreur, tant au Moyen-Orient qu’ici même en Europe.
Les États-Unis ont pris conscience du fait que les pratiques commerciales déloyales de la Chine ont des répercussions sur nous, du nouveau virage agressif du Parti communiste chinois, et de ses actions militaires et diplomatiques qui défient.
Les États-Unis ont armé l’Ukraine pour aider cette courageuse nation à se défendre contre l’agression russe et ont travaillé avec les pays baltes sur la cybersécurité pour se défendre contre les cyberattaques répétées de Moscou.
Et comme une toute nouvelle déclaration de notre soutien à la souveraineté, à la prospérité et à l’indépendance énergétique de nos amis européens, je tiens à annoncer aujourd’hui que, par l’intermédiaire de la Société de financement du développement international des États-Unis, et avec le soutien de notre Congrès, nous entendons fournir jusqu’à 1 milliard de dollars de financement aux pays d’Europe centrale et orientale de l’Initiative des trois mers. Notre objectif est très simple : il consiste à encourager les investissements du secteur privé dans le secteur de l’énergie afin de protéger la liberté et la démocratie dans le monde entier.
Maintenant, je voudrais vous demander, en reprenant là où j’ai commencé : ces actions, ces actions américaines, sont-elles cohérentes avec l’affirmation selon laquelle l’Amérique « met en doute la valeur de son leadership mondial » ?
Prenez également en compte ce que nous avons fait aux côtés de chacun d’entre vous, ce que nous avons fait pour soutenir l’OTAN en particulier.
Les États-Unis ont exhorté l’OTAN à verser 400 milliards de dollars en nouveaux engagements. Nous l’avons fait parce que nos nations sont plus sûres lorsque nous travaillons ensemble et lorsque nous déployons les forces et les capacités les plus fortes.
Les États-Unis ont également entrepris, avec nos alliés, le plus important renforcement du flanc est de l’OTAN depuis la guerre froide.
Les États-Unis ont restauré la crédibilité du contrôle des armements lorsque nous nous sommes retirés du traité FNI, avec le soutien unanime de l’OTAN, après que la Russie a violé ses conditions à plusieurs reprises.
Ce ne sont là que quelques exemples des mesures caractéristiques du leadership américain avec nos partenaires. Nous nous efforçons toujours d’associer nos alliés et nos partenaires à tout ce que nous faisons.
Nous ouvrons la voie, prenons par exemple, Defender Europe 20, un exercice aux côtés des Alliés de l’OTAN, le plus grand déploiement de forces situées aux États-Unis en Europe depuis plus de 25 ans.
Les États-Unis ont mobilisé les nations pour nous aider à protéger les voies navigables du détroit d’Ormuz et pour défendre la liberté de navigation dans toute la mer de Chine méridionale.
Les États-Unis ont également utilisé des sanctions internationales, des sanctions globales, pour empêcher la Corée du Nord de poursuivre le développement de son programme d’armes nucléaires, et nous avons travaillé pour ramener sans cesse Pyongyang à la table des négociations.
Nous avons mené 81 nations dans la lutte mondiale pour vaincre le califat de Daech. Nous avons éliminé Al-Baghdadi. Nous avons éliminé le chef d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique le mois dernier.
Est-ce une Amérique qui « rejette la communauté internationale » ?
Et, je sais qu’il y a une inquiétude particulière dans cette salle, nous avons poursuivi la mission de protection de la souveraineté dans le contexte multilatéral.
Quelques exemples :
Les États-Unis ont soutenu les mesures de l’Organisation des États américains pour ranimer les institutions afin de revenir à son mandat et d’améliorer son efficacité.
Nous sommes à la tête d’une coalition de 59 nations pour évincer M. Maduro et honorer la volonté du peuple vénézuélien.
Les États-Unis sont également à l’avant-garde en matière d’environnement. Le rapport le plus récent de l’Agence internationale de l’énergie sur les émissions mondiales publié il y a quelques semaines a révélé que les émissions de CO2 de l’Amérique liées à l’énergie ont diminué de 2,9 pour cent en 2019, malgré une croissance économique importante.
Les États-Unis ont convaincu le C5+1 de renforcer la souveraineté des nations d’Asie centrale face à l’hégémonie russe et à la pression économique chinoise.
Les États-Unis ont eux aussi mis en garde le Conseil de l’Arctique contre les desseins russes et chinois d’exploiter l’Arctique à des fins déloyales, quelque chose qui, je le sais, nous tient collectivement à cœur.
Aussi, soyons francs.
Les États-Unis se battent à vos côtés pour la souveraineté et la liberté.
Nous devons avoir confiance en nos alliances et nos amis.
L’Occident libre a un avenir bien plus radieux que les alternatives illibérales.
Nous sommes en train de l’emporter, et nous le faisons ensemble.
La dynamique est clairement de notre côté. Nous devons faire plus.
Ne vous méprenez pas. Ne vous laissez pas tromper par ceux qui disent le contraire.
Lorsque les soi-disant modérés iraniens jouent les victimes, souvenez-vous de leurs campagnes d’assassinat et de terreur contre des civils iraniens innocents et ici même, sur le sol européen.
Lorsque la Russie laisse entendre que Nord Stream 2 est une entreprise purement commerciale, ne soyez pas dupes. Réfléchissez aux privations causées au cours des hivers 2006 et 2008 et 2009 et 2015.
Lorsque les dirigeants de Huawei se présentent à votre porte, ils disent que vous serez perdants si vous n’achetez pas leurs solutions. Ne croyez pas ce matraquage.
Écoutez, je sais qu’il coûte d’être courageux, de défendre sa souveraineté. Je le comprends.
Mais il n’a jamais été question que cela se fasse sans en payer le prix.
Citez-moi un moment de l’histoire où les faibles et les dociles l’ont emporté.
Je suis confiant. J’ai confiance en vous tous. J’ai confiance en nous ensemble. Je suis convaincu que l’Occident l’emportera.
Vous savez, il y a tout juste 15 jours de cela, j’étais à Kiev, en Ukraine. J’ai visité un hôpital où des militaires ukrainiens qui avaient été blessés dans le conflit, qui avaient été blessés dans la lutte contre l’agression soutenue par la Russie, étaient en convalescence. Il y avait là un jeune et courageux soldat, nous avons eu une conversation, qui avait subi une grave blessure et il souffrait beaucoup. Nous avons parlé pendant quelques instants. Il m’a dit, par l’intermédiaire du traducteur, qu’il était capitaine. Je lui ai rappelé qu’il y a plusieurs décennies, j’étais moi aussi capitaine.
Et alors que nous nous apprêtions à partir, il s’est levé. Il a pris ses béquilles. Il a traversé la pièce et s’est rendu à son casier mural, a pris son uniforme, a enlevé son écusson et m’a tendu le logo de son unité. Il m’a dit de le garder ; il voulait que je l’aie.
Ce moment m’a marqué. Cela m’a rappelé que la souveraineté vaut la peine d’être défendue et que c’est réel, que nous sommes tous dans ce combat ensemble.
Continuons. Continuons de l’emporter.
Que Dieu vous bénisse toutes et tous, et que Dieu bénisse le monde libre et les États-Unis d’Amérique.
Je vous remercie toutes et tous d’être avec moi ce matin. (Applaudissements.)
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