Le spectre d’un Vietnam dans le désert irakien plane sur Washington. Les attaques se multiplient, il n’y a plus de jours sans morts et chez les militaires états-uniens se développent la démoralisation, les désertions et les suicides. Alors que les soldats pensaient être accueillis comme des libérateurs, il est de plus en plus évident que la disparition surprenante de l’armée irakienne correspond à une stratégie de guerre prolongée.
La résistance s’appuie sur l’incapacité des idéologues entourant George W. Bush à conduire une stratégie de reconstruction et sur la capacité des combattants à se glisser dans la population du fait de la mauvaise connaissance de l’ennemi de l’armée nord-américaine. La résistance a des visages multiples, mais un objectif commun : expulser les États-Unis en accroissant le coût de l’occupation jusqu’à le rendre insupportable. Le Pentagone estime que le chef de la résistance est Izat Ibrahim al Duri, second dans la hiérarchie du régime de Saddam Hussein, mais la vérité est plus complexe.
La résistance est composée de groupes fidèles à Saddam Hussein regroupant des militaires, des membres des services secrets et des membres du Ba’as, mais aussi des opposants comme des groupes séparatistes et des groupes islamistes (à qui on attribue les attentats contre l’ambassade de Jordanie, l’ONU et la Croix rouge). Les sunnites ont aussi constitué leurs groupes (auxquels on attribue l’assassinat de l’imam Bakr al Hakim ou le sabotage d’installation pétrolière). On peut également y ajouter des groupes étrangers, même si leur présence est minime, dont certains liés à Al Qaïda.
Tout indique qu’en Irak la guerre sera difficile, longue et sale et que les Nord-américains y vivront des jours tragiques.
« La sombra de Vietnam se cierne sobre Irak », par Ignacio Ramonet, El Periodico, 19 novembre 2003.
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