Les deux doubles attentats d’Istanbul ont choqué les Turcs qui ont été surpris qu’ils soient l’œuvre de compatriotes. Toutefois, si ces terroristes comptaient isoler les Turcs de leurs alliés occidentaux, ils vont échouer.
Al Qaïda a mené ces attaques pour démontrer qu’il pouvait frapper n’importe où, n’importe quand, mais il a visé des cibles qui ont été sélectionnées parce qu’elles étaient mal défendues. Le consulat états-unien n’a pas été touché car il avait déménagé en juin dans un lieu plus sûr.
Cette attaque n’a pas éloigné Ankara des Occidentaux, même si les radicaux ont accusé la CIA ou le Mossad, comme d’habitude, mais la majorité de la population a compris qu’il s’agissait d’Al Qaïda et cela offre au gouvernement turc la possibilité d’isoler les extrémistes.
Cette attaque révèle cependant les vulnérabilités de la Turquie. Ce pays commençait à peine à sortir de la crise et ces attentats risquent de le toucher durement. En outre, la Turquie, plaque tournante de l’immigration vers l’Europe, est un environnement idéal pour qu’Al Qaïda y développe ses cellules. Pour faire face à ces difficultés, la Turquie doit se rapprocher des gouvernements états-unien et européens.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« Blasts Won’t Shatter Turkey’s Ties to West », par Henri J. Barkey, Los Angeles Times, 30 novembre 2003.