Malgré leurs déclarations publiques, les responsables du gouvernement craignent la publication des conclusions de la commission Hutton cette semaine. Il devrait taper sur les doigts de la BBC et du journalistes Andrew Gilligan. Geoff Hoon devrait également en être une des victimes.
Pourtant, le ministre de la Défense britannique avait tenu à prendre ses distances avec cette affaire et avait placé Downing Street et Tony Blair sur le devant de la scène. C’est également ce qu’avait fait Sir Kevin Tebitt en affirmant que la décision de livrer le nom de David Kelly à la presse avait été prise par les services du Premier ministre lors d’une réunion le 8 juillet 2003. Kelly se suicida neuf jours plus tard, mais Tony Blair a toujours déclaré qu’il n’avait jamais souhaité voir le nom de David Kelly divulgué à la presse.
Hutton peut décider de ne pas tenir compte des contradictions entre les déclarations du Premier ministres et les audiences qu’il a tenu, mais il ne peut pas ignorer l’implication du Premier ministre dans les évènements qui ont entraîné la révélation du nom de David Kelly. Il ne peut pas non plus ignorer la base de l’affaire Kelly : l’exagération de la menace irakienne dans des rapports des services secrets britanniques. Aucune arme n’a été trouvée en Irak et l’affirmation des « 45 minutes » est contredite par les faits. Aujourd’hui, les responsables des services secrets britanniques se désengagent de dossiers qu’ils ont été contraints d’écrire pour leurs maîtres politiques.
Il faut que le Royaume-Uni cesse de s’associer à la politique états-unienne et que le Parlement poursuive le travail de la Commission Hutton.
« The evidence against Blair that Hutton cannot ignore », par Richard Norton-Taylor, The Guardian, le 5 janvier 2004.
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