Dix ans après sa création, l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), est loin d’avoir apaisé les craintes de ses opposants et d’avoir répondu aux attentes de ses partisans. Bien, sûr, il y a eu des bonnes nouvelles. Contrairement à ce qu’affirmait Ross Perrot au moment de sa ratification, on n’a pas assisté à des pertes d’emploi massives aux États-Unis, au contraire on a même atteint des taux de chômages historiquement bas. Dans un premier temps, l’accord a aussi bénéficié à l’économie mexicaine.
Malheureusement, aujourd’hui, l’agriculture mexicaine souffre de la concurrence d’une agriculture états-unienne largement subventionnée et son économie souffre de la concurrence de la Chine. Par ailleurs, les PME mexicaines, surtout celles des secteurs n’exportant pas, ont beaucoup de difficultés pour obtenir des prêts de la part de banques mexicaines désormais largement aux mains des banques étrangères. Lors des dix dernières années, la croissance économique moyenne mexicaine a été supérieure à celle des autres pays d’Amérique latine, mais elle est très inférieure à celle des économies asiatiques en dépit de la crise financière. Ces résultats ne sont pas étonnants car l’ALENA ne pouvait pas transformer le Mexique en économie productive indépendante.
Pour les conseillers économique de Clinton, les bénéfices à attendre de l’ALENA étaient plus d’ordre géopolitique qu’économique. Malheureusement, les avantages attendus ne sont pas apparus en raison des barrières non-douanières fixées pour freiner les importations de produits mexicains et le durcissement des politiques d’immigration. En outre, cachées au cœur de l’accord, il existe des mesures dangereuse pour les démocraties nord-américaines qui permettent à des entreprises de demander des réparations si elles s’estiment victimes de nouvelles législations des États.
Ces éléments doivent être tenus en compte lors des négociations sur la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) ou lors de négociations commerciales bilatérales avec les États-Unis.
New York Times (États-Unis)
Le New York Times ambitionne d’être le premier quotidien global au travers de ses éditions étrangères.
« The Broken Promise of Nafta », par Joseph Stiglitz, New York Times, 6 janvier 2004.
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