Malgré son acquittement par la Commission Hutton, Tony Blair n’a pas réussi à convaincre l’opinion publique britannique de sa bonne foi. En ne donnant pas une conclusion plausible, Hutton a terni sa réputation tout en provoquant une réaction contre Blair bien plus grave que s’il l’avait un peu critiqué.
Hutton a eu le tort de ne pas reconnaître que quand Gilligan de la BBC affirmait que le gouvernement avait « enjolivé » le rapport sur les armes de destruction massive irakienne, cela pouvait dire qu’il avait utilisé de véritables informations en les présentant de façon à tromper la population. Une semi-vérité n’est pas un mensonge, mais c’est tout aussi malhonnête. C’est pour cela que les témoins dans les procès sont tenus de dire l’entière vérité et non pas seulement la vérité. Un juge de l’expérience d’Hutton aurait pu faire la distinction que tous les Britanniques sont parvenus à faire.
La population a appris des auditions que le gouvernement avait modifié des tournures de phrases dans les rapports fournis par les services de renseignement afin d’accréditer davantage la thèse selon laquelle l’Irak possédait des armes de destruction massive. L’affirmation des « 45 minutes » est l’exemple classique de ce procédé. Les récentes affirmations de David Kay vont bientôt empêcher le gouvernement Blair d’affirmer qu’il avait raison depuis le début.
L’Irak avait peut-être une chance de devenir une menace sur le long terme, mais il n’existait pas d’urgence nécessitant qu’on empêche Hans Blix de faire son travail. Affirmer que le Premier ministre s’est auto-intoxiqué n’est pas non plus une excuse et n’est pas une affirmation très rassurante vue la position occupée par Tony Blair.
« A half-truth may not be a lie, but it is still dishonest », par David Clark, The Guardian, 2 février 2004.
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