Cela fait deux ans aujourd’hui que le procès de Slobodan Milosevic s’est ouvert à La Haye. Carla Del Ponte, la procureur, était fière d’annoncer qu’il était jugé pour 66 actes de crimes de guerre et de génocide. CNN annonçait qu’il s’agissait du plus grand procès depuis Nuremberg et qu’il démontrerait la « sauvagerie médiévale » des crimes commis par « le boucher de Belgrade ». Depuis, les choses vont mal pour Mme Del Ponte.
Elle est incapable de prouver la responsabilité personnelle de Milosevic dans les atrocités commises au Kosovo, atrocités dont la nature et l’étendue ont été remises en question. Ainsi le témoignage de Bilall Avdiu, affirmant avoir vu des douzaines de corps mutilés à Racak, un événement ayant précipité le déclenchement de la guerre s’est avéré mensonger et on n’a trouvé aucun corps mutilé. Rade Markonic, ancien chef des services de renseignement yougoslaves, a affirmé avoir subi des pressions et des tortures pendant un an et demi pour signer un texte contre Milosevic qui avait été rédigé par la Cour. Et il s’avère que le témoignage de Radomir Tanic a été présenté contre rémunération des services britanniques. Concernant les crimes en Croatie et en Bosnie, cela ne va pas beaucoup mieux et Del Ponte n’a pas été capable de prouver la complicité de Milosevic dans le massacre de Srebrenica. Le tribunal n’a pas amélioré son bilan en faisant témoigner Wesley Clark à huis clos avec l’autorisation accordée à Washington de censurer des passages qui pourraient être contraires aux « intérêts états-uniens ».
Malgré cette somme d’errements, la seule organisation occidentale à avoir protesté est le British Helsinki Group. Richard Dicker d’Human Right Watch s’est déclaré « impressionné » par le travail de Del Ponte et Judith Armatta de l’Alliance internationale pour la justice a été plus loin en considérant que Milosevic était déjà jugé coupable. Les cyniques remarqueront que ces deux groupes, comme le tribunal, sont financés par George Soros.
Des crimes horribles ont été commis dans les Balkans et il faut que les responsables soient jugés, mais ce tribunal n’est qu’un outil politique au service de l’OTAN qui a refusé les preuves démontrant que les responsables occidentaux étaient coupable de crimes de guerre. Milosevic est surtout jugé pour avoir été à l’encontre des intérêts économiques et militaires des nations les plus puissantes de la planète.
« The Milosevic trial is a travesty », par Neil Clark, The Guardian, 12 février 2004.
Restez en contact
Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Subscribe to weekly newsletter