Dans un effort désespéré pour renverser l’image négative de l’Amérique dans le monde arabe, le gouvernement états-unien a lancé une nouvelle télévision en langue arabe nommée Alhurra. Cette chaîne reçoit un financement de 62 millions de dollars du gouvernement états-unien et le secrétaire d’État y a un siège permanent au conseil d’administration, en compagnie de quatre démocrates et quatre républicains.
Ceux qui ont suivi les premières émissions concluront normalement que cette chaîne est un outil du gouvernement des Etats-Unis. Cette chaîne ne contribuera certainement pas à rendre les ondes arabes plus libres pour les propriétaires privés et indépendants. En outre, si les Etats-Unis veulent changer leur image, ils ne doivent pas changer de stratégie médiatique, ils doivent changer de politique.
La première journée d’émission de la nouvelle chaîne a été symptomatique des problèmes qu’elle rencontre. Ce jour là, George W. Bush a été interviewé et les téléspectateurs espéraient qu’il en profiterait pour annoncer un changement de politique. Au contraire, il a tenu son discours habituel sur la guerre au terrorisme et sur la nécessité de démocratisation au Moyen-Orient. On a pu noter que les seuls pays qu’il a présentés comme étant engagés sur la voie de la démocratisation, le Maroc, la Jordanie et l’Arabie saoudite, sont des monarchies. A l’inverse, le seul chef d’État arabe qu’il a critiqué est aussi le seul élu démocratiquement : Yasser Arafat. L’interview, très aimable, ne porta sur aucun des sujets de controverse aux Etats-Unis et le président a pu conclure en félicitant l’intervieweur d’avoir fait du bon travail.
« America’s clumsy outreach », par Daoud Kuttab, Jerusalem Post, 29 février 2004.
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