Le désengagement de Gaza, désormais fermement engagé, est un événement crucial tant pour le peuple palestinien que pour le peuple israélien. Il offre une chance de créer un État palestinien tout en bénéficiant aux deux parties. L’intérêt des deux camps et du reste du monde est que cette opération soit une réussite. Si le désengagement est couronné de succès, en effet, cela ouvrira la voie à une relance des négociations et à une application de la « feuille de route ».
La bonne gestion des risques sécuritaires, politiques, socio-économiques est un enjeu cardinal du désengagement. Ariel Sharon a fait preuve d’une grande détermination face aux oppositions à ce plan. Le spectacle de l’expulsion forcée des colons par les forces israéliennes souligne la nature dramatique de l’opération, tout comme la nécessité de soutenir le gouvernement israélien. Du côté palestinien, ce désengagement offre une chance de prouver leur capacité à prendre en charge la responsabilité de leurs propres affaires.
Le succès de l’opération sera essentiellement jugé du point de vue des questions de sécurité. Pour Israël, il faut éviter que Gaza ne devienne un refuge de terroristes tandis que l’Autorité palestinienne devra y faire la démonstration de sa capacité à préserver et à faire respecter la loi. À cela s’ajoute le défi consistant à gérer les aspects économiques du désengagement. Sur ces deux terrains, l’Union européenne est prête à s’impliquer fortement. Nous agissons déjà en faveur du désengagement et cette action va se poursuivre. L’Union européenne a été pendant longtemps le premier soutien de l’Autorité palestinienne et elle a contribué à hauteur de 60 millions d’euros au plan de désengagement. Nous soutenons l’action du quartet et nous voulons jouer un rôle d’arbitre ou de tiers entre les deux parties afin de contribuer à la gestion des douanes et le contrôle des frontières ou à faciliter les échanges de marchandises et de personnes entre Gaza et le reste du monde. Nous aidons également les Palestiniens à réformer l’Autorité palestinienne.
Un état de crise au Proche-Orient est une nuisance pour la région et pour le monde. Nous devons œuvrer pour le bon déroulement du processus de désengagement. Mais la mise en œuvre de ce projet doit se fixer pour horizon la réalisation d’un retrait réussi, dans l’espoir de relancer la négociation et de repartir sur la voie d’un accord entre deux États. Il faut réfléchir à l’après-Gaza et ne pas laisser passer une telle opportunité.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.
Daily Star (Liban)
Le Figaro (France)
Diffusion 350 000 exemplaires. Propriété de la Socpresse (anciennement créée par Robert Hersant, aujourd’hui détenue par l’avionneur Serge Dassault). Le quotidien de référence de la droite française.

« A huge challenge, a great opportunity », par Javier Solana, Ha’aretz, 23 août 2005.
« L’Europe puissance pacificatrice », Le Figaro, 26 août 2005.
« Europe is ready to commit more after disengagement », Daily Star, 10 septembre 2005.