« Les progressistes ne comprennent rien au terrorisme »

Imputer les attentats à ETA dans un premier temps n’avait rien d’invraisemblable et rien n’empêche d’émettre l’hypothèse d’une collaboration entre Al Qaïda et des membres ou d’ex-membres d’ETA. Attaquer José-Maria Aznar parce qu’il s’est aligné sur la politique de George W. Bush en Irak et parce qu’il a d’abord accusé le mouvement basque est un mauvais procès et aboutit à exiger des excuses, non pas des coupables, mais des victimes.
C’est toute l’Europe qui a été visée par cet attentat, la France a d’ailleurs été menacée à cause de sa fermeté sur le voile. Il faut éviter de tomber dans le tiers-mondisme expiatoire qui veut faire croire que le terrorisme n’est qu’une riposte à la domination occidentale. Depuis le 11 septembre 2001, cette manière de voir entraîne une condamnation des États-Unis en tant qu’héritiers de l’horreur impériale. L’attentat de Madrid devrait briser cette idée.
Nous devons répondre aux attentats de Madrid en évitant la mollesse des libéraux et la complaisance d’une certaine gauche qui de Baudrillard à Habermas et Derrida nous défausse de nos propres égarements sur une Amérique « enragée ». Le progressisme, de droite comme de gauche, ne comprend rien au terrorisme comme il n’a rien compris au totalitarisme en pensant que la pauvreté et la souffrance expliquent la violence. En réalité, le terrorisme poursuit comme but le seul règne de la mort et de la désolation sur terre, mais l’Occident continue de refuser de croire qu’un groupe humain pourrait avoir délibérément cet objectif.
Il faut bien comprendre que nous sommes entrés dans la Quatrième Guerre mondiale et il faut cesser de condamner les États-Unis au motif qu’ils combattent le terrorisme.