Les colons de Gaza qui vivent encore aujourd’hui à l’hôtel ou sous des tentes le font pour des raisons politiques ; ils veulent mettre la pression sur le gouvernement. Nous appliquons actuellement la politique de la carotte et du bâton : d’un côté nous négocions avec eux et de l’autre nous leur disons qu’ils devront supporter les frais eux même s’ils ne veulent pas déménager. Le plan de retrait s’est avéré douloureux pour les Israéliens, mais la majorité ne le regrette pas. Bien sûr, ils se demandent ce qu’il va advenir de la Cisjordanie, mais la situation y est plus compliquée qu’à Gaza. La mise en place d’un plan est difficile, deux choses sont à prendre en compte : nous devons supprimer les avant-postes illégaux des colonies en Cisjordanie et terminer la clôture de sécurité. Elle nous protège de manière efficace et sans elle nous n’aurions pas pu évacuer Gaza.
Nous respectons Abbas et nous pensons qu’il est sincère dans ce qu’il dit. Sa position est cependant difficile ; il dirige un régime qui était totalement corrompu sous Arafat et qui prônait la terreur. L’appareil qu’il dirige travaille contre lui et contre l’intérêt des Palestiniens ces derniers temps. Le plus gros problème est le mouvement Hamas, qui ne veut pas déposer les armes.
Nous pensons qu’Abbas a le pouvoir de désarmer le Hamas et que c’est indispensable. Il ne s’agit pas de la participation aux élections palestiniennes d’un parti qui préconise la destruction d’Israël. Israël a fait un pas fondamental en se retirant de Gaza, maintenant c’est au tour d’Abbas.
Le retrait a provoqué de nombreux changements, le Likoud est très divisé. De nombreux membres n’ont pas compris que de fondateur des colonies, Sharon, devient le père du plan de retrait. Ensuite est venu le coup d’État de Netanyahu. Si Sharon est réélu, nous resterons dans la coalition ; s’il n’est pas réélu, il y aura une révolution dans notre paysage politique. Les perspectives ne sont bonnes ni pour notre Parti travailliste ni pour le parti Shinui. Netanyahu est intelligent mais il n’est ni fiable ni sérieux. Il n’était pas un mauvais ministre des Finances, mais il a un côté très problématique.
« "Der Zaun schützt uns effektiv vor Terror" « , par Isaac Herzog, Die Welt, 24 septembre 2005. Ce texte est adapté d’une interview.
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