À la suite de l’humiliante défaite de Sharon, lundi à la Knesset, on m’a demandé pourquoi les travaillistes avaient voté avec les député du Likoud anti-désengagement. Si nous soutenons le désengagement de Gaza, pourquoi avoir voté contre le discours présentant ce désengagement ? En fait dans toute démocratie normale, le vote négatif au Parlement contre le Premier ministre aurait entraîné la chute du gouvernement et il est parfaitement légitime pour un parti politique d’opposition de rechercher cet objectif.
Cela fait des années que nous plaidons pour une séparation d’avec les Palestiniens, par consentement mutuel ou unilatéralement, et nous savons que l’issue du plan Sharon aura des conséquences historiques. Les travaillistes sont prêts à mettre de côté leurs intérêts politiques et à soutenir le désengagement, mais nous ne voulons pas, par contre, soutenir la politique économique du gouvernement Sharon. Or, le discours de lundi traitait aussi de ces questions et pas seulement de la politique de désengagement. Le problème est que le Premier ministre veut notre soutien, mais refuse de discuter avec nous. Sharon doit comprendre qu’il faut laisser plus de place pour les discussions bipartisanes. Il ne s’y intéresse pas assez et cela se reflète dans les déclarations de son conseiller Dov Weisglass qui a affirmé dans Ha’aretz que le plan de désengagement de Gaza était un moyen de bloquer l’établissement d’un État palestinien.
Aujourd’hui, Sharon a plusieurs alternatives, il peut par exemple construire des alliances ad hoc différente selon qu’il traite de l’économie ou du désengagement. Les travaillistes veulent le désengagement et pour qu’il ait lieu, Sharon doit travailler avec nous.
« Don’t take Labor for granted », par Isaac Herzog, Jerusalem Post, 13 octobre 2004.
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