Les horreurs de Faludja laissent penser que l’occupation américaine ressemblera plus à celle d’Israël au Liban qu’à celle que nous avons menée en Allemagne et au Japon après la Seconde Guerre mondiale. La Guerre d’Irak était une guerre de choix, pas de nécessité, car ce pays n’avait pas de liens avec le 11 septembre ou avec Al Qaïda et n’avait pas d’armes de destruction massive. Colin Powell a reconnu lui-même que son dossier en faveur de la guerre était fondé sur de mauvais renseignements. Quoi qu’il en soit, nous sommes en guerre et nous sommes forcés d’admettre que l’échec est une possibilité.
Aujourd’hui, en poursuivant notre stratégie actuelle nous ne pouvons pas gagner. Par conséquent, soit nous nous retirons et nous perdons, soit nous suivons l’avis de John McCain et nous envoyons plus de troupes. Pour l’ambassadeur Morton Abramowitz, nous ne pouvons pas nous retirer actuellement sans causer d’ores et déjà de graves dommages à nos intérêts dans le monde. Ce point de vue est partagé par le géostratège Anthony Cordesman, même si celui-ci estime que nous avons une occasion de quitter le pays si c’est un gouvernement irakien qui nous le demande ou si une guerre civile éclate. Dans ces conditions, selon Cordesman, personne ne pourrait nous reprocher de partir.
Pourtant, si un gouvernement irakien nous demandait de partir ou si le pays sombrait dans la guerre totale, cela ne voudrait-il pas dire que George W. Bush a échoué et que 1000 soldats états-uniens sont morts et 200 milliards de dollars ont été dépensés en vain ? Bien sûr, Faludja n’est pas l’Irak, mais si nous ne parvenons pas à la pacifier, comment un gouvernement irakien pro-américain pourrait-il contrôler le pays ? Nous sommes engagés en Irak pour longtemps.
« Is Failure Now an Option ? », par Patrick J. Buchanan, Antiwar.Com, 9 avril 2004.
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