Les néo-conservateurs et leurs collaborateurs néo-libéraux de la croisade pour la démocratie vont-ils amener l’Amérique à une nouvelle confrontation avec la Russie, à une nouvelle Guerre froide ? Il semble que oui.
James Woolsey a présenté Vladimir Poutine comme un fasciste sur Fox News et Zbigniew Brzezinski a affirmé que Poutine était le « Mussolini de Moscou » dans le Wall Street Journal. Compte tenu des postes occupés par ces deux hommes par le passé, la Russie se sent légitimement menacée. Toutefois, ce ne sont pas que les insultes qui font penser à la Russie que l’Amérique essaye de l’encercler et de l’isoler. Nous avons en effet dépensé des millions dans les ex-Républiques soviétiques pour abattre des régimes favorables à Moscou et en installer d’autres qui nous sont favorables et qui veulent rejoindre l’OTAN.
D’après Matt Kelley, d’Associated Press, les États-Unis ont dépensé 65 millions de dollars sur deux ans en Ukraine pour renverser Kuchma et installer Viktor Yushchenko. La machine électorale états-unienne est parvenue à son but en Ukraine comme elle avait réussi en Serbie et en Géorgie, mais après avoir échoué en Biélorussie. Dans ce processus, on retrouve l’USAID, la National Endowment for Democracy, la Freedom House et les associations caritatives de George Soros. Derrière ces groupes on retrouve John McCain, Madeleine Albright et James Woolsey.
La Maison-Blanche leur a-t-elle donné le droit d’agir ? C’est ce que laisse entendre Michael McFaul, mais la Maison-Blanche dément. Comment réagirions nous si un pays étranger se mêlait de nos élections ? L’un des plus grands accomplissements de Ronald Reagan était d’être parvenu à l’amitié avec la Russie. Aujourd’hui, cela est gâché et il faut que le Congrès organise des auditions pour savoir quel rôle la NED a joué et quelle est la responsabilité de George W. Bush.

Source
Antiwar.com (États-Unis)

« Who’s in Charge of Russia Policy ? », par Patrick J. Buchanan, Antiwar.com, 29 décembre 2004.