Dans son discours inaugural, George W. Bush a affirmé que notre grand objectif était d’en finir « avec la tyrannie » sur terre. Le président s’est octroyé à cette occasion le droit d’interférer dans les affaires internes de toutes les nations du monde, sans tenir compte du fait que cette nation nous ait ou non menacé. La politique interne des nations du monde est désormais notre préoccupation car si elles ne sont pas démocratiques, nous ne sommes pas en sécurité. Cette position va nous entraîner dans une guerre sans fin et la guerre est la mort des Républiques. Chaque dirigeant du monde va devoir « clarifier sa position » sur l’autocratie et la liberté.
Cela veut-il dire que si Pervez Musharraf n’abandonne pas son pouvoir dictatorial, nous sanctionnerons le Pakistan, au risque de voir un général islamiste prendre le pouvoir et avec lui la bombe ? Va-t-on provoquer la Chine ? Entraîner un rapprochement sino-russe en affrontant Vladimir Poutine ? Si les Saoudiens rejettent la démocratie, arrêterons-nous d’acheter leur pétrole ? Allons nous les déstabiliser comme on l’a fait en Iran avec le Shah pour voir une victoire des islamistes ?
Bush se moque de ces considérations. Il prétend que le 11 septembre 2001, la liberté a été attaquée. Comme si Ben Laden nous haïssait pour le Bill of Rights et non pour notre politique au Moyen-Orient. Affirmer que notre liberté se joue hors de nos frontière n’a aucun fondement historique. Au contraire, c’est l’interventionnisme dans les pays lointains qui nous a mis en danger et provoqué des catastrophes en accroissant le ressentiment contre les États-Unis. Bush veut aller plus loin que Wilson et cela se terminera encore plus mal.
« Inaugurating Endless War », par Patrick J. Buchanan, Antiwar.Com, 27 janvier 2005.
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