Alors que la résistance en Irak s’intensifie, certains commandants militaires et citoyens états-uniens ont regardé le film de Pontecorvo, la « Bataille d’Alger ». Il montre comment les Français, en utilisant le meurtre et la torture ont gagné la bataille, mais perdu la guerre et fait de l’Algérie une des figures de proue du mouvement anti-occidental, anticapitaliste du tiers-monde. Mais les choses changent et aujourd’hui l’Algérie vient d’organiser les élections les plus libres de l’histoire du monde arabe, a des réserves de gaz et de pétrole, veut se rapprocher des États-Unis et, comme bonus, n’aime toujours pas la France.
Le président Bouteflika a fortement libéralisé le pays qui, désormais, s’ouvre au monde. Lors de ma visite dans le pays, les étudiants étaient principalement intéressés par les possibilités d’échange avec les États-Unis et les possibilités d’aller y étudier. L’Algérie a combattu durement le terrorisme et comprend donc les actions des États-Unis dans la guerre au terrorisme. Les militaires algériens veulent se rapprocher des États-Unis et obtenir un partenariat avec l’OTAN. D’un point de vue économique, le pays mène des réformes difficiles et a besoin de l’aide au développement de Washington. Nous devons nous inspirer de l’Afrique du Sud où un mouvement de libération issu de la gauche a réussi à adapter son pays aux réalités économiques.
Les États-Unis doivent soutenir un accord commercial entre l’Algérie et l’Union européenne et pousser l’Algérie à suivre la voie de la Turquie, membre de l’OTAN et aspirant à devenir membre de l’Union européenne.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« Algeria Unbound », par Walter Russell Mead, Los Angeles Times, 25 avril 2004.