La décision de L. Paul Bremer de réintégrer dans les nouvelles institutions irakiennes d’anciens membres du Ba’as a créé la controverse. Cela a provoqué des réactions particulièrement négatives chez les chiites, qui craignent un retour des sunnites au pouvoir. Toutefois, dans le meilleur des cas, le recrutement de combattants ba’asistes peut être la clé pour vaincre la rébellion des loyalistes de Saddam.
La façon dont les Britanniques ont brisé l’insurrection à Oman dans les années 70 est, à ce titre, riche d’enseignements. La province du Dhofar s’était soulevée avec le soutien du Yémen marxiste voisin et des pays gauchistes pro-soviétiques : l’Égypte, l’Irak et la Syrie. Face à cette insurrection qu’ils ne parvenaient pas à endiguer, les Britanniques prirent deux décisions : une politique et une militaire. Tout d’abord, ils organisèrent une révolution de palais et firent remplacer le Sultan Saïd par son fils. Celui-ci mit aussitôt de larges moyens pour aider économiquement le Dhofar. Après quoi, les Britanniques encouragèrent les défections dans les rangs des insurgés. 2 000 d’entre eux rejoignirent les troupes supplétives, utilisant leurs réseaux pour vaincre leurs anciens camarades.
Les États-Unis, comme l’ont fait les Britanniques, doivent donner de bonnes raisons aux ba’asistes de trahir leurs camarades. Il faut que les criminels ba’asistes de bas niveau puissent être amnistiés et limiter les actions des ba’asistes retournés à la seule région sunnite pour ne pas attiser les craintes des chiites. Il faut également leur garantir des postes dans les futures instances de sécurité.
« Victory’s path », par Andrew Apostolou, Washington Times, 3 mai 2004.
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