« La dangereuse idée de diviser l’Irak »

Les discussions sur l’avenir de la Coalition en Irak sont de plus en plus désespérées car les rêves d’avant-guerre sur l’installation rapide d’un gouvernement représentatif en Irak n’étaient que des rêves. Cela n’aurait pas dû nous surprendre, la reconstruction d’un pays est toujours difficile. Elle l’est plus encore quand il s’agit d’un pays qui a la diversité ethnique et religieuse typique des anciennes provinces de l’empire ottoman
Les difficultés poussent certains à envisager une nouvelle stratégie qui passe par la partition de l’Irak, présentant sa création après la Première Guerre mondiale comme une erreur équivalente à la création de la Yougoslavie. Toutefois, même si on peut continuer à discuter de la pertinence de la division de la Yougoslavie, il faut admettre que sa division a entraîné une décennie de conflits brutaux et qu’une partition de l’Irak serait encore pire car les luttes pour le contrôle du pétrole s’étaleraient sur des générations.
En outre, un Kurdistan autonome provoquerait l’hostilité de Téhéran, Damas et Ankara et un pays chiite lié à l’Iran celle d’Amman et Riyad. C’est toute la région qui peut alors s’embraser. Les États-Unis et Israël jouent avec le feu en voulant balkaniser l’Irak. Ils sapent les efforts et le moral de ceux qui veulent reconstruire un Irak uni tout en encourageant ceux qui rêve d’un pillage d’un Irak éclaté. Il faut reconstruire le pays en rappelant que la communauté internationale veut un Irak uni.