« Dirigeants européens, les Balkans vous attendent ! »

Il y a deux ans, alors que la tension était à son comble en raison de la Guerre d’Irak, les dirigeants européens se rassemblant à Thessalonique ont décidé de poursuivre la consolidation et l’intégration européenne. Ils ont publié une Déclaration particulière réaffirmant aux nations des Balkans que leur avenir était européen.
Une fois encore, l’Union a besoin de leadership. Au moment où les populations de deux pays fondateurs viennent de rejeter vigoureusement le Traité constitutionnel européen (TCE) rappelons que 20 millions d’Européens attendent que nous remplissions notre rôle de guide pour eux et leurs enfants. Ils se demandent s’ils feront un jour partie de l’Europe ou s’ils habiteront dans une sorte de no man’s land politique, contesté par les voisins. Ils ont besoin d’un message fort émanant non pas de Bruxelles mais des tribunes des démocraties européennes. Un message fort et crédible doit être envoyé aux 20 millions d’Européens qui vivent dans les Balkans de l’Ouest. Il faut leur dire que, s’ils continuent sur la voie des réformes, des réconciliations et de la réintégration, ils deviendront à coup sûr membres de l’Union. La tâche de ces nations est énorme et c’est pourquoi nous avons grand besoin de politiques nouvelles. Nous savons que le défi peut être relevé.
Nous comprenons que pour certains dirigeants politiques, il n’est guère aisé de convaincre votre opinion publique qu’un élargissement est nécessaire. Toutefois, vous disposez de tous les arguments pour le faire. Vous savez ce que nous avons déjà dépensé dans cette région et combien de nos soldats s’y trouvent. Vous savez aussi que l’actuel statu quo n’a plus de raison d’être, et que l’accession à l’UE est l’unique façon d’en sortir. Nous sommes à un moment critique de l’histoire de l’Union. Nous exhortons ses chefs d’Etat et de gouvernement à illuminer plus que jamais la voie que ces nouvelles démocraties fragiles essaient d’emprunter. L’Europe peut survivre à la crise de la Constitution. Elle ne survivra pas à un nouveau Srebrenica.