Depuis la révélation des abus d’Abu Ghraib, les dirigeants américains ont exprimé leur dégoût et leurs excuses. Pourtant il existe toujours une tentation d’exonérer l’Amérique des lois humanitaires internationales et de blâmer les organisations qui surveillent leurs applications.
Ces derniers jours, certains ont condamné la présence du CICR dans les centres de détention de la Coalition alors que les troupes risquent leur vie dans le pays. D’autres ont présenté la Convention de Genève comme un obstacle à notre capacité à obtenir des informations des prisonniers. Il faut pourtant reconnaître que le CICR et la Convention de Genève ne mettent pas en danger nos soldats. Ils les protègent ! Grâce à eux, nos soldats vont au combat en sachant que s’ils sont faits prisonniers, des lois les protègent. Ce sont au contraire des évènements comme ceux d’Abu Ghraib qui les mettent en danger dans les guerres futures.
Bien sûr, certains de nos ennemis ne respecteront jamais ces conventions, mais nous devons justement nous différencier de leurs pratiques pour le traitement des prisonniers. Certains affirment que les Conventions de Genève sont devenues inadéquates vues les circonstances car la victoire dans la guerre au terrorisme dépend des infos que nous obtenons des prisonniers. Mais la Convention de Genève n’interdit pas les interrogatoires, elle interdit les traitements humiliants et les tortures. Elle n’est pas obsolète, elle reflète les valeurs pour lesquelles nous avons libéré l’Irak et le CICR défend ces principes. Les attaques contre la Croix-rouge affaiblissent donc les idéaux qu’elle défend. Ce sont les responsables de tortures qu’il faut condamner, pas le CICR.
« In Praise of Do-Gooders », par John McCain, Wall Street Journal, 1er juin 2004.
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