Aujourd’hui, la Commission du renseignement du Sénat doit rendre son rapport sur les renseignements de l’avant-guerre d’Irak. Ce rapport devrait mettre en évidence le fait que les services de renseignement états-uniens, et particulièrement la CIA, ont besoin d’être réorganisés. Cela nécessitera plus qu’un renouvellement des directeurs de la CIA.
Le rapport devrait démontrer que l’agence a failli dans la collecte des informations sur les armes de destruction massive et que les analystes n’ont fait que valider ces éléments, sans les remettre en cause, pour produire l’analyse que les décideurs voulaient voir. Cependant il est peu probable que l’administration Bush fasse quoi que ce soit pour résoudre les problèmes. En effet, chaque enquête sur les services de renseignement arrive à la conclusion qu’il faut organiser des changements et jamais ceux ci n’ont eu lieu. En théorie, il est vrai que les arguments s’opposant aux changements radicaux peuvent paraître pertinents car le directeur de la CIA a l’autorité suffisante pour faire face aux problèmes soulevés. Néanmoins j’ai pu observer par moi-même qu’en pratique toute tentative de réforme se heurte à l’immobilisme.
Il est évident que la réforme structurelle des services de renseignement nécessite d’aller plus loin que la nomination d’un super-directeur du renseignement. Il faut organiser les services de renseignement sur un système comparable à celui de l’armée et créer l’équivalent d’un chef d’état-major interarmes qui pourra rassembler les ressources des différentes agences sur des questions précises. Les agences de renseignement ne seront plus que des groupes fournissant des ressources pour chaque mission. Nous devrons aussi nous concentrer sur les questions essentielles pour nous que sont le terrorisme, les armes de destructions massives, la Chine et les États du Moyen-Orient.
Pour mener à bien cette réforme, il faut un engagement du Congrès et de la Maison-Blanche. C’est pour cela que cette question doit être débattue durant la campagne électorale.

Source
New York Times (États-Unis)
Le New York Times ambitionne d’être le premier quotidien global au travers de ses éditions étrangères.

« Force Spies to Work Together », par Flynt Leverett, New York Times, 9 juillet 2004.