J’ai déjà eu le privilège de m’adresser à vous ce matin lors de la séance d’ouverture de cette importante conférence. Je suis très heureux d’avoir à nouveau l’occasion de prendre la parole aux côtés de mes partenaires du Quatuor. Je serai bref.
Comme nous le savons tous, au moment même où nous parlons de la paix, nombreux sont ceux qui, d’un côté ou de l’autre, ne ressentent que les effets d’un conflit qui dure et d’une crise économique qui ne cesse de s’aggraver. Nos paroles sonnent creux à leurs oreilles. C’est pourquoi l’une des principales tâches qui nous attend au cours des mois à venir consistera à combler le fossé entre nos efforts diplomatiques et la situation sur le terrain. Parallèlement, nous devons assoir ce processus sur des bases solides pour que l’Autorité palestinienne puisse reconstruire, réformer et fonctionner à moyen terme.
L’Autorité palestinienne nous a donné le plan sur lequel nous pouvons tous concentrer nos efforts. Les donateurs et les institutions financières internationales ont été impressionnés à juste titre par son sens de la réalité et des responsabilités. Ce document doit former la base d’un véritable pacte, un pacte entre l’Autorité palestinienne, les donateurs et Israël. Chacun doit jouer le jeu pour que la partie soit gagnante.
J’engage à nouveau les donateurs à investir dès maintenant, à se montrer généreux et à apporter un appui financier soutenu au cours des 36 mois à venir. Il est également crucial qu’Israël prenne des mesures concrètes et résolues pour que le bouclage actuel soit assoupli, sans quoi l’économie palestinienne ne pourra pas reprendre. Il est vital que l’Autorité palestinienne continue de s’employer à renforcer la sécurité ce qui suppose également une étroite collaboration avec Israël. Il est indispensable de favoriser la liberté de déplacement dans un contexte plus sûr si l’on veut préparer la voie à la paix.
Je prends l’engagement qu’au cours des 36 prochains mois, les Nations Unies assumeront leur part de responsabilité en aidant l’Autorité palestinienne à mettre en œuvre son programme. Plus de vingt institutions spécialisées des Nations Unies sont présentes sur le terrain et disposent d’un vaste éventail de compétences spécialisées et de capacités de mise en œuvre rapide. Elles jouent depuis longtemps un rôle important en appuyant directement l’action de l’Autorité palestinienne.
L’Organisation des Nations Unies et l’Autorité palestinienne ont déjà pris des mesures stratégiques en vue de créer des institutions dignes de confiance et de répondre aux autres besoins à long terme liés au relèvement et au développement. Parallèlement, les organismes des Nations Unies, sous la direction de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, assurent la fourniture de services de base et de services sociaux aux réfugiés, qui représentent près de 40 % de la population.
Robert Serry, mon Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, Représentant personnel auprès de l’Organisation de libération de la Palestine et de l’Autorité palestinienne et Envoyé auprès du Quatuor, dirigera l’action de l’ONU dans ce domaine. M. Serry, qui vient de se rendre dans la région, assumera ses fonctions à Jérusalem à plein temps en janvier. Il collaborera avec l’équipe de pays des Nations Unies à la conception d’une stratégie d’action à moyen terme. Nous chercherons également par d’autres moyens à faire en sorte que les programmes des Nations Unies aient des retombées positives rapides et notables pour la population palestinienne.
Permettez-moi enfin d’insister sur la lourde responsabilité qui est celle du Quatuor et sur le fait qu’en ma qualité de Secrétaire général, j’ai la ferme intention de faire en sorte qu’il acquitte de cette responsabilité. Le Quatuor a derrière lui le poids et la légitimité combinés des principaux acteurs et il est l’auteur et le dépositaire de la Feuille de route que le Conseil de sécurité a approuvée par sa résolution 1515. Aucun de ses membres n’a ménagé sa peine pour qu’il retrouve un nouvel élan et soit un mécanisme efficace de coordination et d’harmonisation des engagements internationaux en faveur de la paix. Je suis convaincu qu’il se réunira régulièrement au cours des mois à venir et qu’il soutiendra fermement le processus arrêté d’un commun accord par les parties présentes à Annapolis. En fait, il se réunira plus tard dans la journée et nous nous réjouissons également de rencontrer ce soir nos partenaires de la Ligue des États arabes.
Comme à Annapolis, le succès de notre réunion à Paris ne se dépend pas de ce que nous disons aujourd’hui mais de ce que nous ferons demain. Le soutien que nous apportons sur le terrain est tout aussi vital que notre engagement politique pour la création d’un État palestinien indépendant et viable, vivant côte à côte avec Israël dans la paix, comme le prévoient les résolutions du Conseil de sécurité.
Conférence internationale des donateurs pour l’État palestinien (Paris, 17 décembre 2007)
– Liste des participants
– Discours d’ouverture de Nicolas Sarkozy
– Discours de Condoleezza Rice
– Discours de Bernard Kouchner
– Discours de Ban Ki Moon
– Déclaration commune des co-présidents
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