Alors que les Américains se rassemblaient pour voter mardi, la police et l’armée soudanaise attaquaient un camp de réfugiés au Darfour. Au moment où les spéculations sur les priorités de politique étrangères de la nouvelle administration Bush vont bon train, l’attaque de mardi devrait catapulter le Soudan en haut de l’agenda politique et l’action décisive ne peut pas attendre que le président ait prêté serment. Le camp d’Al Jeer Sureaf qui a été attaqué est le Srebrenica du Soudan et comme dans le cas de la Bosnie, les États-Unis doivent prendre leur responsabilité pour arrêter un génocide que l’ONU est incapable d’empêcher. Les Nations Unies ont en effet répondu à la détérioration de la situation au Soudan par l’arrêt de la distribution de nourriture et par l’évacuation de 88 de ses employés humanitaires.
Il est temps de reconnaître que l’intervention états-unienne au Soudan n’est plus seulement une question morale, mais également une question stratégique, car après avoir menacé Khartoum de " conséquences " si les atrocités se poursuivaient, nous risquons de perdre notre crédibilité si nous ne faisons rien, surtout que le président affirme vouloir relancer son plan de démocratisation du " Grand Moyen-Orient ".
Khartoum exploite la rhétorique arabe et islamiste pour justifier sa destruction d’une des sociétés les plus hétérogènes du monde. En outre, le Soudan est un des sept pays à soutenir le terrorisme d’après le département d’État : il a hébergé Ben Laden et Al Qaïda dans les années 90, par ailleurs le Hamas et le Hezbollah continuent d’y opérer. Les Soudanais sont également très présents en Irak contre nos troupes.
Aujourd’hui, au Soudan, c’est l’avenir de la doctrine Bush qui est en jeu.
« Apply the Bush Doctrine to Sudan », par Thomas Donnelly et Vance Serchuk, Los Angeles Times, 8 novembre 2004.
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