Compte tenu du résultat des élections, George W. Bush n’a pas seulement le droit de poursuivre sa politique conservatrice, il en a le devoir car c’est le mandat que lui ont donné les électeurs. Il y a toutefois un domaine où il doit tendre la main aux démocrates, c’est celui de la politique étrangère.
En tant que commandant en chef, le président a le devoir de mener la nation à la victoire dans ses guerres. Or, les dissensions partisanes mettent notre efficacité en danger dans ce domaine. Les conflits internes et l’impact, même relatif, de films comme Fahrenheit 9/11de Michael Moore ont donné confiance à nos adversaires et ont endommagé les alliances de l’Amérique (certains pays européens préférant attendre le résultat des élections avant de se prononcer sur un soutien à notre politique). Le caractère partisan des débats a également empêché l’administration Bush d’admettre ses erreurs pour qu’elles ne soient pas exploitées.
Il faut que sur le plan domestique le débat politique traditionnel se poursuive, mais dans la guerre au terrorisme tous doivent se rassembler. Aussi, il faut que le président donne une dimension bipartisane à sa politique. Pour cela, il faut :
 Écouter : Entre le 11 septembre 2001 et le printemps 2002, le président a régulièrement rencontré les démocrates, mais cela a pris fin après une série de critiques de Tom Daschle. Il faudrait reprendre ces discussions et prêter attention aux arguments démocrates.
 Apprendre : Nous avons été plongés sans préparation dans une nouvelle ère. Nous devons apprendre des erreurs commises lors de nos improvisations.
 Mobiliser : Il faut prendre de jeunes démocrates dans l’administration Bush comme Roosevelt l’avait fait en 1940 avec les républicains. Le président Bush doit construire un nouveau consensus sur la politique de sécurité.

Source
Wall Street Journal (États-Unis)

« A New Style for a New Mandate », par David Frum, Wall Street Journal, 13 novembre2004