Je pense qu’il était nécessaire de quitter Gaza. Comme nous n’avons pas de partenaire palestinien, nous avons dû le faire unilatéralement. Cela m’a amené à être menacé, mais je ne suis pas inquiet pour ma vie car pendant longtemps les Arabes ont essayé de me tuer également. Il est juste curieux qu’après avoir passé ma vie à défendre les juifs, je dois aujourd’hui m’en méfier.
Aujourd’hui que Yasser Arafat est mort, la reprise des négociations va dépendre de la volonté palestinienne de combattre le terrorisme. De notre côté, nous allons ouvrir les routes et faire quitter les villes à nos troupes pour leur permettre de voter.
Nous avons d’excellentes relations avec l’administration Bush et nous avons accepté leur « feuille de route » sans qu’il y ait à faire de pressions. D’ici à 2005, il n’y aura plus de colonies à Gaza et quatre seront abandonnées en Samarie. Abu Mazen affirme qu’il ne pourrait pas reprendre Gaza aujourd’hui car il n’aurait pas assez de troupes, mais c’est faux. Il a 30 000 hommes à Gaza. C’est suffisant, mais ils ne font rien contre le terrorisme. Il faut qu’il contrôle ses forces, je ne ferais pas de compromis sur la sécurité d’Israël. le désengagement va être un processus complexe et c’est pour le mener à terme que je vais me représenter au poste de Premier ministre.
L’Iran fait tout pour acquérir l’arme nucléaire et il semble que les actions de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et des Européens ne soient pas suffisantes. La seule solution est une pression internationale économique et diplomatique. L’Iran a un grand rôle dans le terrorisme contre Israël en soutenant le Hamas, le Jihad islamique et le Hezbollah. L’Iran utilise également les Arabes israéliens pour frapper Israël. La bombe iranienne est une menace qui ne touche pas qu’Israël, mais le monde reste calme.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« Stay With the Road Map », par Ariel Sharon, Washington Post, 28 novembre 2004. Ce texte est adapté d’une interview.