Dès que les nouvelles concernant le tsunami et les estimations du nombre de morts sont arrivées, on a vu un élan de sympathie toucher la majeure partie du monde. Cet élan n’a cependant pas touché les jihadistes.
Si le tsunami avait touché la côte ouest des États-Unis ou le Japon, les jihadistes auraient affirmé qu’il s’agissait d’une vengeance divine contre l’attaque de l’Irak. Si l’Iran avait été touché, les salafistes auraient affirmé que les chiites avaient provoqué la colère divine. Pour chaque catastrophe, les madrassas ont une explication à fournir. Ainsi, après que le tsunami ait frappé deux continents, cinq pays et fait des dizaines de milliers de victimes, le compte des morts a commencé chez les jihadistes afin d’identifier le profil majoritaire. Les informations sélectionnées étaient celles qui permettaient de condamner le rôle des « infidèles ». La deuxième étape consiste ensuite à orienter la colère des musulmans contre les occidentaux. Très vite les sites jihadistes ont accusé les « infidèles » d’être responsables ou de ne pas agir et de laisser mourir les victimes car elles étaient musulmanes. Malheureusement, ce dernier argument a été repris par les élites intellectuelles occidentales qui se préoccupent moins des secours aux victimes de l’Océan indien que de brocarder la Coalition en Irak. Ce faisant, ils jouent le jeu des islamistes. Ces derniers n’hésitent donc pas à aller plus loin. Certains sites islamistes affirment que le tsunami a été provoqué par une bombe nucléaire tirée depuis la base états-unienne de Diego Garcia pour toucher les musulmans.
Toutefois, chez les populations touchées et chez les survivants se dessine une autre image : celle des Marines aidant les secours alors que se développent des interrogations sur l’aide apportée par Al Qaïda ou les Saoudiens. À Fallouja, les jihadistes tuent des Marines, mais à Aceh, les Marines sauvent des musulmans.

Source
Washington Times (États-Unis)
Propriété du révérend Sun Myung Moon (Église de l’Unification).

« Jihadists and the big lie », par Walid Phares, Washington Times, 10 janvier 2005.