Quand le Sénat examinera la nomination de Alberto Gonzales au poste d’Attorney general, ses ennemis répéteront les habituelles accusations contre lui selon lesquelles il aurait ouvert la porte aux abus contre les prisonniers afghans et d’Al Qaïda. Ayant travaillé au département de la Justice en janvier 2002, nous avons écrit le mémo indiquant que la Convention de Genève ne s’appliquait pas à Al Qaïda et que les Talibans ne respectaient pas les lois de la guerre et ne méritaient donc pas le statut de prisonniers de guerre.
A la fin du mois dernier, Alberto Gonzales a bien précisé que les terroristes et les combattants capturés étaient traités humainement mais qu’ils n’avaient pas le statut de prisonniers de guerre. Face à ces déclarations, les défenseurs des " Droits de l’homme " ont fait dans l’hyperbole et la surenchère (qualifiant même Gonzales de nazi) et cela a obscurci la vraie question : comment nous adapter à la substitution des États nations par les réseaux terroristes internationaux comme ennemi principal dans les guerres ?
La Convention de Genève n’est pas obsolète et Alberto Gonzales n’a jamais dit qu’elle l’était, mais les réserves qu’elle impose ne s’appliquent qu’aux guerres entre nations et vouloir l’appliquer à Al Qaïda revient à nier l’existence des changements dramatiques qu’a connu le système international. Cette convention a été ratifiée après la seconde Guerre mondiale pour réduire la cruauté et l’horreur des guerres entre grandes armées mécanisées mais aujourd’hui, le principal obstacle à la paix sont les organisations terroristes et les États voyous. Les guerres entre nations obéissent à des règles mais ces règles ne fonctionnent pas face à des réseaux multinationaux ou des pseudo-États, c’est à dire des États qui ne fonctionnent qu’autour de règles personnelles, tribales ou claniques. C’était le cas de l’Afghanistan ou de l’Irak. Dans ces pseudo-États, les dirigeants se moquent du sort des prisonniers et la Convention de Genève qui repose sur la réciprocité ne fonctionne pas.
« Rewriting the Laws of War for a New Enemy », par John C. Yoo et Robert J. Delahunty, Los Angeles Times, 1er février 2005.
« Geneva Convention isn’t the last word », San Francisco Chronicles, 3 février 2005.
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